Now Reading:
Carte de confinement :  l’écrivain Jean Euphèle Milcé réfléchit sur la fragilité de la vie humaine
Full Article 4 minutes read

Carte de confinement :  l’écrivain Jean Euphèle Milcé réfléchit sur la fragilité de la vie humaine

Depuis quelques jours, la Direction Nationale du Livre (DNL), sur une initiative de son nouveau DG, l’écrivain Jean Emmanuel Jacquet, donne la parole à certaines personnalités socio-culturelles de notre pays.

Plusieurs écrivains livrent leurs ressentis sur l’état actuel du monde où la grande famille humaine est plongée dans le deuil et l’effarement en raison de la pandémie Covid-19. L’écrivain Jean Euphèle Milcé, auteur de « l’Alphabet des nuits », confiné avec sa famille à Fermathe, a nourri une réflexion intime et personnelle sur la fragilité de la vie humaine.

Dans une conversation menée tambour battant avec Wilson Paulémond de la DNL le lundi 1er juin 2020, l’écrivain Jean Euphèle Milcé a longuement discouru sur la fragilité de l’existence humaine. Une fragilité qui nous est révélée par un petit virus microscopique, la Covid-19, de la famille des coronavirus. Homme de lettres, journaliste et  critique littéraire, Milcé invite le monde à réfléchir sur le temps présent qui oblige certaines autorités à fermer les portes de leurs pays. Il  dresse également un portrait accablant des petits opportunistes haïtiens qui utilisent nos fragilités à leurs fins personnelles.

Observateur efficace et lucide de la société haïtienne, et enclin à suivre l’air du temps, Jean Euphèle Milcé a toujours dans sa vie un projet d’écriture dans lequel il doit noter les préoccupations du temps présent et envisager des perspectives pour l’avenir.  «  Je suis un écrivain à l’ancienne qui est habité par l’art d’écrire. Je suis aussi un citoyen qui observe de manière lucide la société haïtienne actuelle pour y déceler le coté dramatique, les petits espoirs, les petits bonheurs qui peuvent égayer un quotidien déjà harassant mais sur lesquels on peut inévitablement s’y abriter. Ma génération a tout vu et a tout connu. Chaque jour elle est témoin d’une série d’évènements malheureux, des moments difficiles où des gens souffrent et meurent, où il y a aussi des gens qui ne se laissent pas abattre par la lassitude et le découragement (…) En ces temps marqués par la Covid-19, j’ai beaucoup réfléchi sur cette pandémie qui met en évidence de manière impitoyable la fragilité dans laquelle nous vivons, nous les Haïtiens car la fragilité le plus souvent n’est pas une forme de solitude, elle touche et frappe de manière catégorique toute une collectivité. Et je déplore le fait que certaines personnes utilisent cette fragilité pour créer des opportunités »,a-t-il souligné.

Il a par ailleurs avancé que c’est l’une des rares fois dans notre vie de peuple qu’il y a cette forme d’insularité hermétique qui pousse les Haïtiens à rester confinés chez eux. « Anwo pa monte anba pa desann, nou pa ka kouri, nou tout chita sou bout zile pa nou an. Se nou tout kap viv ansanm frajilite sila a. »

Cependant Jean Euphèle Milcé se demande comment pouvons nous profiter de ces évènements malheureux qui nous arrivent en des occasions pour construire l’avenir ? « Car ce n’est pas la première fois que le monde est frappé par des pandémies. L’essentiel c’est de savoir ce qui s’est passé. La littérature, en ce sens, peut jouer un rôle important. En plus que nous avons ressenti le besoin de partager mais la meilleure façon de vivre ces drames déroutants c’est de rendre témoignage des maux et des malheurs qui nous arrivent. Partir à la recherche d’un quelconque espoir pour construire le monde de demain. Et nous avons la garantie de trouver cet espoir, si nous nous appuyons sur la littérature qui peut nous aider tout en restant confinés à traverser le mauvais temps. »

Laisser une réponse

Your email address will not be published. Required fields are marked *

Input your search keywords and press Enter.