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En lisant la thèse sur Basquiat de Sarah Dumaresq
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En lisant la thèse sur Basquiat de Sarah Dumaresq

Par Mérès Weche

Sommaire d’un mémoire soutenu, en 2018, au Département d’ histoire de l’art de l’Université de Montréal, en vue de l’obtention du grade de Maîtrise ès art.

« Dans les années 1980, écrit Sarah Dumaresq, les œuvres de Jean-Michel Basquiat suscitent un vif intérêt au sein du monde de l’art, faisant de lui un artiste hautement sollicité par les galeristes et les autres spécialistes. Depuis, cet intérêt ne s’est pas démenti : les collectionneurs payent aujourd’hui des sommes faramineuses pour acquérir ses tableaux. Bien que l’artiste new-yorkais soit mort en 1988, l’intérêt se maintient et ses œuvres circulent à l’intérieur des cadres institutionnels… »

« … Toutefois, elles sortent aussi de ces cadres sous formes de reproductions pour se retrouver un peu partout dans l’espace public (autant dans l’industrie culturelle que sur Internet et sur les sites urbains). Un large public est ainsi exposé à des images qui ont comme origine un corpus particulier de l’histoire de l’art : celui des œuvres de Jean-Michel Basquiat. Nos recherches visent donc à étudier la popularisation des œuvres de Basquiat afin d’identifier les raisons menant à ce phénomène, visible actuellement dans l’espace public. Pour ce faire, il importe d’observer autant les œuvres d’art aisément reconnaissables de l’artiste que ses plus populaires, c’est-à-dire d’une part celles où figure la couronne à trois pointes qu’il peint de manière récurrente et, d’autre part, les œuvres ayant le plus tendance à être reproduites…. »

« … Afin d’expliquer ce phénomène visuel, il importe de passer par des étapes fondamentales dans la recherche : d’abord en s’appuyant sur les théories de la culture proposées notamment par Pierre Bourdieu et Lawrence Levine pour éclairer sur les questions de distinctions entre le savant et le populaire; ensuite en nous attardant à la figure de l’artiste, au regard des théories développées par des sociologues de l’art comme Nathalie Heinich; et, enfin, en procédant à une enquête influencée par les théories d’Antoine Hennion, permettant d’observer et de retracer la circulation des œuvres d’art et des reproductions d’œuvres de Basquiat qui participent à une visibilité médiatique ». Sarah Dumaresq

En effet, depuis les constats d’André Malraux et d’André Breton, émerveillés, en Haïti, devant les œuvres de Robert St-Brice, d’Hector Hyppolite et d’André Pierre, ce qui échappe aux universitaires occidentaux, ou du moins ce qui les surprend et dont ils peinent à en reconnaître le fond idéologique, c’est ce côté syncrétique de la peinture haïtienne qui lui assure une force dans le contexte de l’art moderne. Cette créativité anthropomorphique élève la croix christique à la dimension d’un art de vivre entre l’espoir et le désespoir, entre la vie et la mort.

Dans l’art de Basquiat, en particulier, la croix s’inscrit en porte-étendard d’un baronnage « tricorné » qui échappe au contexte strictement biblique et qui s’ouvre sur les mondes binaires du vodou. Il est grand temps que les thèses universitaires sur Basquiat reconnaissent la sève haïtienne qui a nourri son oeuvre.

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