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Et si le Nouvel an haïtien débutait le 13 janvier
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Et si le Nouvel an haïtien débutait le 13 janvier

Par Voltaire Jean

On n’aurait pas tous ces palabres inutiles autour du « deuxième lundi de janvier » comme si cette date apportait bonheur ou malédiction à ce peuple qui ne demande à ses élus qu’une chose : redonner du sens à la politique. C’est-à-dire la capacité de penser la cité et d’apporter des réponses aux aspirations et inquiétudes des citoyens et citoyennes.

On aurait permis au 1er janvier de recouvrer toute sa charge symbolique comme le jour marquant l’anniversaire de naissance de cet État d’Haïti, rebelle jusqu’au bout, symbole éloquent de la lutte victorieuse de la raison éclairée contre la barbarie, contre le racisme et contre toutes les autres formes d’injustice sociale.

On débarrasserait cette date du 1er janvier du fardeau de la Sainte église catholique apostolique romaine en mettant fin notamment à cette anachronique pratique de Te deum organisée chaque année en violation de l’esprit de la Constitution de mars 1987 consacrant le caractère laïc de l’État haïtien.

En inscrivant le 13 janvier comme premier jour de l’année, dans le calendrier haïtien, on ferait de la gestion des risques et des désastres un axe réellement prioritaire dans un plan stratégique national de développement durable. Ainsi, au lieu de ces manifestations les unes moins moches que d’autres organisées à l’arrivée de la date fatidique du 12 janvier et qui, en cette année 2020, à la place Boyer, à Pétion-ville, ont pris un caractère plutôt carnavalesque, on pourrait avoir pendant les douze mois des activités pensées et réfléchies, dans le cadre d’une véritable politique de sensibilisation au risque sismique.

Au niveau de l’école fondamentale par exemple, on pourrait avoir un curriculum beaucoup plus en adéquation avec la réalité d’Haïti en tant que pays exposé en permanence au risque sismique.  On pourrait avoir aussi de nouvelles lois en matière d’habitat, de l’aménagement urbain et de protection civile. Des lois beaucoup plus intelligentes qui feraient par exemple de la participation citoyenne, comme à Cuba, un élément important du dispositif national de gestion des risques et des désastres.

Ce qui passe, bien entendu, d’un côté, par l’émergence d’un nouveau type de parlementaire, plus informé, plus éclairé et beaucoup plus conscient de son rôle de législateur pensant pour le présent et pour l’avenir, et  d’un autre côté, par la promotion de nouveaux maires plus outillés, ayant une plus grande compréhension des enjeux du développement local en lien avec les Objectifs du millénaire pour le Développement durable.

C’est possible et Haïti peut le faire.

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