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La famille au temps du Coronavirus
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La famille au temps du Coronavirus

Mérès Weche

Pendant que le Coronavirus nous force à nous éloigner l’un de l’autre, par peur de nous contaminer au covid-19, il nous fait nous rapprocher davantage sur le plan strictement familial. Les derniers coups de fil ou contacts par messageries internet nous convainquent qu’il se passe quelque chose de spécial dans les cœurs de ceux-là même qui auraient pris de la distance bien avant la pandémie.

Rien n’est plus contagieux cependant que l’amour vrai, surtout quand il prend tout son sens de “philia“, situé bien au-dessus de “l’éros“ et tout proche de “l’agapè“.

Platon estimait que “l’attraction physique n’était pas la partie la plus nécessaire de l’amour“ ; il existe donc des rapports, soit entre de bons amis ou entre parents et enfants qui aident davantage à traverser les moments difficiles comme ceux que nous impose le corona-virus. Pour Aristote, philia est “un amour vertueux, serein et sans passion“.

Ce que j’exprime ici dans ce portrait de mon garçon, c’est l’amour “storge“, exprimé par la toge, qui ressemble beaucoup à philia, mais qui est principalement lié à la famille, en particulier la parenté. Cette peinture de Mério-Kelly que j’avais réalisée il y a cinq ans, je viens de la retoucher, et j’ai failli lui mettre une couronne, par nécessité de snober corona. Mieux encore, c’est que, non seulement cette quarantaine nous rapproche davantage, mais aussi elle m’a donné l’occasion de revenir sur cette toile qui fixe dans le temps le succès de ce jeune garçon aux études secondaires à Montréal, admis au même niveau qu’à St-Louis de Gonzague, après le séisme du 12 janvier 2010 en Haïti.

Après une année sabbatique pris volontairement pour revoir son pays de naissance, il a renoué avec les études au Cégep et espérait savourer en mai prochain un nouveau couronnement scolaire. Voici que corona-virus en décide autrement ; il lui faudra attendre quelque temps encore pour entrer à l’université.

Entretemps, j’ai ranimé à l’acrylique et au pastel ce moment spécial de fin d’études secondaires, car j’ai le temps de mieux analyser les linéaments de son visage, le sens de ses oreilles en pavillon, et surtout de découvrir à quel point on se rapprochait en termes de préoccupations quotidiennes par temps de réclusion forcée.

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