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Le manioc et ses produits dérivés, un support de l’imaginaire collectif haïtien
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Le manioc et ses produits dérivés, un support de l’imaginaire collectif haïtien

Le manioc

Par Richardson Pierre

«Gen plizyè fason w kapab manje manyòk anmè», ce proverbe populaire est souvent utilisé pour attirer l’attention de quelqu’un sur la prudence. Dans toute situation, il faut toujours garder la tête froide. Mais aussi, c’est un proverbe qui attire notre attention sur les différentes façons qu’on peut consommer le manioc. Ce dernier est une culture de longue durée qui atteint la maturité 6 à 9 mois après avoir été plantée. La culture du manioc et son artisanat deviennent de plus en plus un héritage ancestral qui perdure en Haïti.

Le manioc est principalement utilisé pour la consommation humaine sous de nombreuses formes telles que le manioc frais bouilli ou le manioc transformé sous forme de farine. Ce tubercule servait comme aliment de base pour nos ancêtres. Il donne aussi lieu à des objets traditionnels et de supports de l’imaginaire collectif d’une communauté. On fabrique des paniers de ramassage avec le tige de manioc. Par ailleurs, ces tiges servent de matériaux dans quelques provinces du pays pour la construction des ajoupas. Elles sont tressées sur toute la surface, puis on y met du « lacho ou tif » (calcaire). Et devient plus tard un « panno » (mur).

Au temps de l’esclavage, les espagnols méprisèrent cette denrée et la réservèrent aux esclaves africains, qui en firent leur nourriture de base. Ils se nourrissaient de kasav durant toute une journée. Car, ils n’avaient pas le droit de consommer d’autres aliments sans la permission du colon blanc. Donc, le kasav est sans doute la plus ancienne façon de consommer le manioc. «Kafondi, Toudi, Touman, Akra, Kouchkouch, ji manyòk», sont entre autres les différentes façons de consommer le manioc. On se sert de la purée du « kalalou » pour consommer le Toudi, Touman et le kafondi.

Aujourd’hui, le manioc est devenu la principale source alimentaire en Afrique. Elle atteint le 5e rang mondial parmi les plantes alimentaires, après le maïs, le riz, le blé et la pomme de terre. De nos jours, en Haïti, on trouve des marchands ambulants qui vendent soit du jus de manioc soit du manioc bouilli.

Les racines de manioc constituent une source importante de glucides et ses feuilles consommées en tant que légumes, sont une bonne source de protéines et de vitamines. Ces tubercules servent aussi de nourritures pour les animaux, notamment les cochons.

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