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Les autorités locales de Jacmel mobilisées autour d’une justice sensible au genre
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Les autorités locales de Jacmel mobilisées autour d’une justice sensible au genre

Par Walner Olivier

« Pour une justice sensible au genre » a été le thème tenu par l’organisation féministe Fanm Deside pour une séance de discussions et de réflexions avec des autorités de Jacmel. Les autorités judicaires, les institutions des droits humains, autorités de la prison civile, des autorités locales, puis des avocats, ont été les publics cibles, et les différentes institutions ont répondu à cette rencontre fructueuse, le jeudi 5 décembre 2019, au Sant Sosyal Lakonbit de Jacmel, local de Fanm Deside.

Fanm Deside ne chôme pas avec sa philosophie. « L’accès à la justice sensible au genre pour les femmes et filles victimes de violences ainsi que les détenues de la prison de Jacmel», un projet phare de cette institution féminine. Toujours dans la lutte et la plaidoirie pour le respect des droits des femmes.

Le Doyen du tribunal de Première Instance de Jacmel, le commissaire du gouvernement du Parquet de Jacmel, responsable de la prison civile, juges d’instruction, juges de siège, commis-huissiers, ont été, entre autres, des figures de la justice ayant pris part à cette causerie.

Colette Lespinasse a fait une présentation sur la question qui a ouvert les discussions avec les nombreux participants. Selon les autorités Judiciaires, « le manque de compétences expertes pour la prise en charge en cas de viol, dans les tribunaux et parquets, la lenteur des procédures, la faible éducation, le manque d’accès à la justice » sont notamment les anomalies qui restreignent l’accessibilité de la justice aux femmes.

Marie-Ange Noël, coordonnatrice de Fanm Deside, s’est dit satisfaite du fait que « le tribunal [de Jacmel], le parquet et les institutions des droits humains, aient fait le déplacement pour cette discussion sensible au genre ». Le débat était centré, selon elle, sur la procédure et le traitement des dossiers des femmes et filles victimes d’actes de violence.

De leur côté, les acteurs de la justice ont dit reconnaitre certaines faiblesses au niveau de l’appareil judiciaire et « se disent prêts, selon la coordonnatrice de Fanm Deside, à porter des corrections ». Elle entend surtout plaider en faveur des femmes du milieu rural victimes du système judiciaire haïtien.

Vue partielle des participants

Signature d’un protocole d’engagement pour une justice sensible au genre

Les institutions sur place se sont engagées aux termes de cette activité. Ils ont signé un protocole d’engagement pour une justice accessible au genre. Le commissaire du gouvernement près du Parquet de Jacmel, Lionel Cherima, a lui aussi fait ses promesses : « nous allons doubler d’effort pour que les structures puissent agir rapidement et en matière légale pour l’élimination des actes de violence dans le Sud-est du pays ».

Maitre Colin Rameau, responsable de la section des droits humains de l’OJEDESE, a souligné que la signature de ce protocole va leur permette de « mieux traiter les femmes ». « La justice aux femmes est un grand problème. Nous identifions ces problèmes. Nous allons mieux accueillir ces femmes victimes ».

Pour l’homme de loi, Prophète Batichon, travaillant avec le Ministère à la condition féminine et aux droits des femmes, ce protocole « va aider dans la diminution, et jusqu’à l’élimination, des actes de violences ».

Le maire accesseur de la commune de Jacmel, Loudie César, qui a signé ce pacte, se veut être plus solidaire à cette organisation. « Nous sommes un partenaire potentiel de Fanm Deside dans une série d’activités. Cet acte d’engagement va nous permettre de l’accompagner, l’aider à faire respecter [les droits des femmes], surtout les actes de violence faites aux femmes et aux filles ». Néanmoins, la mairesse a critiqué la justice haïtienne qui, souvent, ne punit pas les agresseurs et les violeurs. Elle a cité l’exemple de Yves Léonard qui a tabassé Nice Simon, Mairesse de la commune de Tabarre.

Cette rencontre de réflexion s’inscrit dans le cadre des 16 journées d’activisme pour l’élimination des violences à l’égard des femmes. Ces séances d’activité ont débuté le 25 novembre dernier.

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