Par Walner OLIVIER
Le plasticien Darthon Jaboin, illustrateur attitré, peintre surréaliste déclaré, est endeuillé. La disparation inattendue de Nahomie Michel dans un accident, une amie extraordinaire, une confidente, plonge le peintre dans une peine intense. Ce créateur d’œuvres picturales rencontré à la bibliothèque Aux Trois Dumas à Jacmel, ce mercredi 30 septembre 2020, s’y refuge pour un processus de deuil. Pour ce faire, il a organisé l’exposition de vernissage « Hommage à Nahomie Michel», à la Salle Lumière de ladite bibliothèque les 15,16 et 17 septembre.
« La disparition de Nahomie m’a foudroyé. Elle était une policière, et était très chère pour moi. C’était plus qu’une amie. Un membre de la famille, puis-je dire. Elle m’inspirait fortement dans mes travaux. Ses empreintes restent indélébiles en moi après avoir signé dans un Cahier de dessin que J’ai. Au mois de juillet 2020, subitement, elle a rendu le denier soupir aux Etats-Unis. Je sens qu’une partie de moi est effacée. Ce visage laisse un vide en moi, s’attriste le peintre Darthon Jaboin. Pour lui rendre un dernier hommage, j’ai organisé le vernissage d’exposition: « Hommage à Nahomie Michel», explique l’artiste qui se montre dans une étape avancée dans son processus de deuil.
Cette mort brutale passe comme un ouragan dans la vie de Jabouin. L’absence de la disparue le déstabilise. Les souvenirs deviennent ses seules sources d’inspiration après la mort de cette femme de confidence. Ces créations sont exposées pour mieux faire son deuil. « j’ai honoré la mémoire de cet être cher à travers plusieurs œuvres. J’ai exposé 14 portraits des dessins, et 1 sculpture de Nahomie. Quand je le peins, je sens qu’elle est en vie et je me sens bien,» raconte l’ancien de l’ENARTS sentant que ses douleurs s’apaisent progressivement après cette expo.
« Le plus choquant. On ne s’était pas vus pendant longtemps. Mais je pensais à Nahomie constamment. Le 14 juin, jour de son anniversaire, j’ai peint un portrait pour elle. Elle était contente. Elle devait rentrer en Haïti, là, nous aurions pu se rencontrer. Malheureusement, deux semaines plus tard, elle est décédée» pleure profondément l’artiste. « Parfois, j’ai du mal à croire cette disparition, tellement que je suis choqué», marmotte Jaboin effondré par cet instant sombre et noir, avec un regard mélancolique.
Le plasticien ne veut pas le refoulement. Pour continuer de faire son deuil, continuer de tenir ses pinceaux, peindre et dessiner Nahomie, un moyen favorable pour échapper à son lot de chagrin. L’image picturale de cette figure rappelle des souvenirs heureux, de bonheur partagé. Les œuvres faites sur cette amie adorée est le seul rempart au moment actuel, croit- le peintre. Au cours de ce deuil, Darthon attend une autre Nahomie, et souhaite rencontrer la petite sœur de la défunte, son sosie, qu’il aime amplement.