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Lieux communs en art et en littérature
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Lieux communs en art et en littérature

Par Mérès Weche

Avant d’entrer dans le vif du sujet, reconnaissons que le monde entier est paniqué par cette pandémie du COVID-19. Nous avons donc besoin d’occuper notre esprit de pensées positives, par la lecture et toutes sortes de créativités, qui sont autant de nourritures spirituelles nécessaires au bien-être personnel et collectif.

En 1918, il y eut la fameuse “grippe espagnole“, qui dura 1 an, tuant 40 millions de personnes dans le monde, mais journalistes, poètes et écrivains ne cessaient d’occuper l’esprit de leurs lecteurs et lectrices ; Guillaume Apollinaire était dans sa plus grande forme, et les Dîners de chez Paillard, Prunier et Café de la Paix, à Paris, n’avaient pas suspendu leur cours. Dans notre quarantaine volontaire ou forcée, pensons à Montesquieu qui écrivaitː“ Je n’ ai jamais eu de chagrin qu’une heure de lecture n’ait dissipé“. Nous n’en avons que pour 2 à 3 minutes.

Bonne lecture.

On porte toujours en soi l’empreinte de son environnement, et nombre de ses sensibilités vous habitent, malgré votre attache à un ailleurs natal. Il s’agit toujours de choses et de gens, et aussi de lieux, par rapport aux souvenirs qui vous y rattachent.

Au Québec, j’ai toujours comparé le Saint-Laurent à un poème-fleuve, et j’ai toujours vu en Émile Nelligan l’homme qui fut une île, pour être né à Montréal. Par homonymie, je l’ai déjà rapproché d’Émile Roumer, même s’ils sont différents dans leur style d’écriture. Je les imagine surtout naviguant respectivement sur un long bras d’eauː Roumer, sur un “pipirit “ dans La Grand-Anse, et Nelligan sur un radeau longeant le Saint-Laurent.

Les deux ont publié leur premier recueil de poèmes sous un pseudonymeː Émilius Niger pour Émile Roumer, et Émile Kovar pour Émile Nelligan.

D’un autre côté, j’ai toujours eu à rapprocher, de manière plutôt formaliste, Émile Nelligan d’Arthur Rimbaud, pour les raisons suivantesː ils ont embrassé la poésie au même âge, en y apportant une révolution, sorte d’alchimie du verbe et des sens. Avec le “ Bateau ivre “, Rimbaud apportait en France ce qui manquait au romantisme comme accès dans les insondables profondeurs de l’âme. En quêtant vers l’indicible et même vers l’invisible, il priorisait le symbole, mettait le fantasme au-dessus du réel, le rêve au-dessus du quotidien et consacrait l’idée aux dépens de la matière.

Au Québec, Nelligan, avec la parution de “Rêve fantastique“, publié à 17 ans, montrait – selon son biographe – “ une sensibilité remarquable au pouvoir des mots et à la mélodie de la langue “, révolutionnant ainsi la manière décrire à l’époque dans La Belle Province.

En effet, pour revenir à son homonyme et homologue Émile Roumer, Émile Nelligan publiera aussi ses prochains textes sous son vrai nom. Il sera reconnu au “Canada français“ comme un poète de la tradition romantique, surtout avec “La Romance du vin“, paru en 1899. Un an plus tard, rendu au sommet de son art, il fut frappé de démence et condamné à la réclusion pendant environ 25 ans, passant ainsi le reste de sa vie dans un centre psychiatrique de Saint-Jean-de-Dieu où il mourut le 18 novembre 1941.

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