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L’urbanisation à Morne Hôpital, un danger ignoré?
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L’urbanisation à Morne Hôpital, un danger ignoré?

Par Steevens BELAME*

Haïti fait face depuis plusieurs décennies à une importante dégradation environnementale caractérisée par l’occupation anarchique de certains espaces à risques, l’apparition spontanée de nouveaux quartiers, la mauvaise gestion des déchets et la prolifération des constructions en dehors de tout cadre légal ou institutionnel.

À Morne Hôpital, non loin du Palais National, des maisons ne s’arrêtent pas d’être construites, pour beaucoup, « un danger ignoré ». Selon Richener Noël, un assistant chercheur: « Morne-Hôpital, en raison de sa localisation et
des risques afférents d’inondation de la ville, de sa topographie et de son importance géologique, recouvre des enjeux environnementaux vitaux ».

Après le séisme du 12 janvier 2010, un phénomène naturel a malheureusement dévasté plusieurs quartiers du pays, malgré cela, des résolutions ne sont pas vraiment prises pour stopper l’hémorragie urbanisme.

En effet, les habitants de quelques quartiers à Morne Hôpital, tels que: Mirron, Sicot, Tunnel,… ne restent pas sur leurs silences. Ils ont beaucoup dit à propos du danger auquel ils ne prêtaient pas vraiment attention.

Avant, c’était différent, il n’y avait pas toutes ces maisons. Les gens ne savent pas comment construire, ils ne savent même pas s’ils ne doivent pas construire dans les mornes.

Que faites-vous en raison de cela?

« Nous nous résignons, puisque nous n’avons pas d’autres endroits où habiter. L’État ne nous voit même pas, il est absent dans le pays voire dans la zone », apporte un jeune homme de Bloque Mirron.

Pour d’autres « un danger », les maisons sont bâties l’une sur l’autre, il n’y a pas d’endroit où s’échapper en cas d’urgence, nous dormons avec beaucoup de paniques. « S’il y a un malade, il n’y a pas vraiment d’espace pour évacuer avec », se plaignent deux jeunes filles de la zone.

Mais que disent les responsables de l’État à propos, les instances concernées?

« Vous êtes le premier à attirer notre attention sur le danger que représente la zone. J’habitais Pacot, arrivé ici, c’est vraiment différent par rapport à Pacot. Les maisons sont mal construites, les routes sont extrêmement coincées, les rigoles sont mal gérées et servent même parfois de latrines; les gens qui fouillent les fondations jettent les terres dans les petits canaux, ce qui va poser beaucoup de problèmes en aval ».

Pour Emmanuel MOÏSE, les phénomènes naturels peuvent causer des problèmes, car les maisons sont trop rapprochées. De surcroît, ça débouche sur des problèmes sociaux, des injures par-ci par-là, en raison des portes à portes, les eaux jetées par terre, les pollutions sonores, les activités nocturnes des jeunes du quartier, etc.

Mais que peut faire l’État haïtien?

Démolir les maisons pour les reconstruire, tout en planifiant d’autres espaces pour héberger les gens vivants dans ce quartier. Sur la présidence de Jean Claude Duvalier, il était difficile de construire à Morne-Hôpital, raconte un ancien de la zone. Et Morne Hôpital contribue beaucoup dans la quantité d’ordures produites à Portail Léogane.

Y a t-il une législation à propos?

Il existe pourtant un ensemble d’instances et de lois établies dont le but est de protéger le cadre physique dans lequel évoluent les populations haitiennes. Ces efforts d’institutionnalisation ne semblent toutefois pas être intégrés dans des logiques de résultats et d’efficacité qui viseraient à freiner le processus de déboisement généralisé, de construction des bassins versants et d’érosion. Cette mauvaise gestion de l’environnement est ici expliquée par une absence de politique environnementale élaborée, de mécanismes d’entente, de facilitation et d’intervention des différentes institutions du secteur environnemental.

*Ing. en Développement et Analyste Politique
steevensbelame03@gmail.com
44195305/ 36805166

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