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Mémorial de la Cité des poètes, un projet mort-né à Jérémie
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Mémorial de la Cité des poètes, un projet mort-né à Jérémie

Par Mérès Weche

Il y a deux ans, j’ai été contacté par l’actuel maire de la ville de Jérémie, M. Claude Harry Milord, pour dresser sur la place Dumas un ouvrage d’art qui aurait pour nom։ Mémorial de la cité des poètes. Le plan de réalisation architecturale a été confié au jeune architecte Pachou Wesh, résidant dans la ville, tandis qu’il revenait à moi d’en développer le concept esthétique.

I- Portée historique et patrimoniale de l’œuvre

Un Mémorial de la Cité des poètes, érigé sur la Place Dumas, par la Mairie de Jérémie, serait un monument commémoratif élevé en l’honneur des poètes et écrivains, morts et vivants, originaires de la Grand-Anse, ayant une envergure nationale et internationale.
Cette œuvre architecturale d’une grandeur de 2m de haut, conçue par l’architecte Pachou Wesh, est un élément structurant qui s’inscrit dans un concept cohérent et global de valorisation de la Grand-Anse, à travers ses poètes et écrivains, en référence à leurs œuvres et les faits historiques qui les caractérisent.

Cette initiative impliquerait la participation des personnes-ressources suivantes, tels que POÈTES, ÉCRIVAINS, PEINTRES, HOMMES ET FEMMES DE THÉÂTRE, MUSICIENS ET MUSICIENNES, PHOTOGRAPHES, VIDÉOGRAPHES, CINÉASTES, MUSICOLOGUES, HISTORIENS, etc. Tous ceux et celles qui seront, d’une manière ou d’une autre, appelés à œuvrer dans le vaste champ de recherches concernant les grandioses créations de ces fils et filles de la Grand-Anse qui valent à Jérémie la prestigieuse dénomination de CITÉ DES POÈTES.

II- Thématique du Mémorial

Cette stèle, conçue selon une thématique basée à la fois sur le fond et la forme du concept de lieu de mémoire, physique et sensible, matériel et spirituel, comprendrait des éléments indispensables à sa visibilité extérieure et intérieure. Une construction qui pourrait réunir un ensemble de valeurs historiques, artistiques, littéraires, spirituelles, patrimoniales et socioculturelles. Une collection de figures, d’objets, d’artefacts et de documents, traitant, pour l’essentiel, de la mémoire collective de la Grand-Anse, en termes d’héritage poétique et littéraire.

III- Règlements indispensables à son fonctionnement

Un lieu de mémoire n’est pas un endroit comme un autre; sa constitution et son exploitation doivent répondre à un certain nombre de critères qui fixent les normes de sa visite, en termes de nombre de personnes à la fois, de comportement sur place et de durée de présence; autant de balises à poser pour assurer sa préservation, sa conservation et son authenticité. Les conditions suivantes devaient être strictement respectées :

a- Dégager l’environnement de la Place Dumas de toute activité de brocante informelle susceptible de la détériorer;

b- S’assurer de la compétence des personnes affectées à la gestion du Mémorial, pour qu’il puisse remplir pleinement sa mission et sa fonction de miroir du passé, de témoin du présent et de mémoire collective.

c- Concevoir un mode de structure du Mémorial permettant aux jeunes et moins jeunes d’y avoir accès, à partir de programmes conçus pour chaque groupe d’âge; programme qui serait communiqué aux institutions publiques et privées, religieuses et laïques, afin qu’elles puissent les adapter à leurs besoins de formation et d’information;

d- Soumettre le site à un contrôle strict en matière de surveillance et de protection physique des documents;

e- Faire en sorte que le Mémorial ne soit pas un lieu de débats politiques, mais bien un espace de concertation spirituelle et de mise en commun pour le plein développement de la Grand-Anse.

Ce Mémorial serait un objet de fierté pour toute la région, et marquerait la Renaissance de Jérémie comme CITÉ DES POÈTES.

IV- Conception, contenu et réalisation du monument

a- Sa conception

Le Mémorial de la Cité des poètes est une œuvre architecturale conçue par l’architecte Pachou Wesh, pour le compte de l’administration communale de Jérémie, dirigée par le maire Claude-Harry Milord, qui entendait, non seulement doter la Cité des poètes d’un monument digne de ce nom, mais aussi marquer son passage à l’Hôtel de Ville comme un bâtisseur de mémoire collective. Cette stèle, en structure de béton et de verre, serait entièrement informatisée, permettant aux visiteurs d’avoir accès à des bases de données sur la vie et l’œuvre des poètes et écrivains figurés dans les arcanes du Mémorial.

b- Son contenu

Les éléments constitutifs prévus pour ce Mémorial étaient։ les portraits des différents poètes et écrivains de la ville, qui ont fait d’ elle « la cité des poètes », ainsi que d’amples informations relatives à leur vie et leurs œuvres, afin de connaitre les caractéristiques de chacun d’eux. Les différents documents de vulgarisation seraient adaptés aux groupes d’âges, selon leurs intérêts et sensibilités. Ils seraient répartis en témoignages visuels et sonores, tels que textes littéraires, photographies, vidéos, extraits de films, etc.

En ce qui concerne les enfants, un livret d’accompagnement leur serait destiné, en vue de faciliter leur cheminement à l’intérieur du monument, en termes de repères, d’apprentissage et d’appréhension des héritages.

L’administration du Mémorial mettrait également à la disposition des familles et écoles différentes ressources pour préparer une visite des lieux avec des enfants, dont le premier contact serait caractérisé par l’émerveillement et la découverte de l’histoire et des valeurs ignorées de leur ville. La fonction de l’écrivain dans une société leur serait apprise dans l’optique de Victor Hugo qui présente le poète comme un prophète dont le rôle consiste à guider le peuple dans les périodes difficiles de son existence.

Ainsi, le Mémorial se baserait à la fois sur la pédagogie, la formation, l’archivistique, la documentation, la conception et la réalisation d’événements commémoratifs et promotionnels, en rapport avec le patrimoine grand-anselais.

c- Sa réalisation, contraintes et perspectives

L’idée qu’un monument puisse représenter une pérennité culturelle n’est pas nouvelle à Jérémie, car l’érection sur la Place Dumas d’une statue en hommage à Jean-Baptiste Perrier, dit Goman, a été chose faite, sous le gouvernement de Jean-Bertrand Aristide, en dépit de nombreuses réactions contre sa position offensive face à l’église Saint-Louis, patrimoine religieux cher aux Jérémiens et Jérémiennes. Indépendamment de leur religion ou appartenance sociale. Au milieu du XIIe siècle en France, l’abbé Suger rencontra de vives résistances quand il voulut détruire la basilique fondée par Saint-Denis pour construire une nouvelle abbatiale. Il lui a fallu un coup de force avec l’appui du pouvoir central.

Ce Mémorial qui allait s’élever, à Jérémie, sur les ruines de la statue de Goman n’aurait certes pas la même motivation que le précédent monument, à titre de figuration de la mémoire, mais aurait l’avantage de pouvoir rencontrer l’adhésion générale, pour être l’expression consommée de la fierté jérémienne comme Cité des poètes. Nous devons le pourquoi de cette dénomination à l’écrivain jérémien Jean Desquiron qui en a parlé en long et en large dans son recueil de récits – genre audience – titré JE ME SOUVIENS, préfacé par Michèle Duvivier Pierre-Louis, paru en 1995.

L’auteur justifie la source d’inspiration commune aux écrivains et poètes jérémiens à la mer qui déroule ses flots bleus au pied de la ville bâtie en amphithéâtre, au ciel d’azur, aux frais paysages et aux sites sauvages que balayent des nordés, des suettes et des hourvaris. Tels sont, dit Desquiron, les traits dominants de la créativité jérémienne.

La nouvelle administration communale promettait d’allier la mémoire au concept de développement, pris dans son sens moderne d’aménagement du territoire. Ainsi, le maire Claude-Harry Milord se présentait en interlocuteur avisé et organisé vis-à-vis de l’espace urbain de Jérémie. La décision d’ériger ce Mémorial au cœur de la ville s’inscrivait dans la logique du développement local comme mouvement ascendant dans la dynamique sociale. De plus, le rapprochement entre ce Mémorial et le poème fonde le questionnement central de cet événement qui inscrit l’écriture dans la modernité. Un livre-souvenir fixerait dans le temps le nom et l’œuvre de chacun de ces créateurs énumérés par ordre alphabétique.

1- BAGUIDY Joseph
2- BEAUGÉ Jacqueline
3- BÉLANCE René
4- BERNARD Regnor
5- BRIERRE Jean-Fernand
6- CAVÉ Eddy
7- CAVÉ Syto
8- CÉDRAS Dantès
9- CHARLES Chancy
10- CHARLES Louis
11- CHASSAGNE Raymond
12- CHASSAGNE Roland
13- DESQUIRON Jean
14- DESQUIRON Lilas
15- DORESTANT Allemagne
16- DORIMAIN Guitton
17- DORIMAIN Jean Lestage
18- DORISMOND Max
19- DORVAL Goldsmith
20- DUVIVIER PIERRE-LOUIS Michèle
21- FÉRY Alibé
22- FIGNOLÉ Jean-Claude
23- GILBERT BAGUIDY Serge
24- JEAN-LOUIS Osner
25- LARAQUE Franck
26- LARAQUE Robert
27- LAFOREST Edmond
28- LAFOREST Jean-Richard
29- LARGE Josaphat-Robert
30- LATAILLADE Nerva
31- LATAILLADE Robert
32- LEGAGNEUR Serge
33- LÉONIDAS Jean-Robert
34- LESCOUFLAIR Georges
35- LOUIS-JEAN Marc Jerris
36- MAYARD Constantin
37- PAPILLON J.G
38- PAUL Honoré Féry Laraque
39- PARET Thimoté
40- PERRIER Rose-Marie
41- PHILOCTÈTE René
42- PIERRE Claude Clément
43- ROUMER Émile
44- SMITH Pierre Michel
45- ST-NATUS Clautaire
46- TARDIEU Édouard
47- VILAIRE Etzer
48- WECHE Évains
49- WECHE Mérès

NB : La liste ci-dessus reste à compléter.

1- BAGUIDY Joseph

Vie et carrière

BAGUIDY Joseph naquit à Jérémie le 18 septembre 1915, en pleine occupation américaine. Il connut une brillante carrière politique, particulièrement en diplomatie, pour avoir été, tour à tour, assistant du chef de protocole au palais national, ministre des Affaires Étrangères et des Cultes sous François Duvalier, Secrétaire à la Légation d’Haïti à Paris, puis Chargé d’affaires à Antwerp en Belgique, pays d’Europe dont chaque ville est une commune portant un titre honorifique décerné par arrêté royal ou acte constitutif. Depuis le transfert des compétences communales vers les régions, ce titre est décerné par voie de décret ou acte législatif et peut accueillir un diplomate.

Les compétences de Joseph Baguidy en matière diplomatique lui ont valu d’être un digne représentant d’Haïti dans cette ville de la Belgique caractérisée, non seulement par sa vocation touristique, en parfaite corrélation avec l’Haïti des années 50, mais aussi par la qualité des échanges entre les deux pays.

Ses œuvres

Au cours des années 40, BAGUIDY Joseph a eu une production littéraire non prolifique, mais assez remarquable à caractère sociologique et philosophique. L’essai fut son genre privilégié, à travers les publications suivantes, telles que Aperçus sur la pensée haïtienne, publié en 1941 à l’imprimerie de l’État à Port-au-Prince, Considérations sur la conscience nationale, paru en 1945, à l’imprimerie Deschamps à Port-au-Prince, puis Esquisse de sociologie haïtienne, édité en 1946, à l’imprimerie de l’État à Port-au-Prince.

2- BEAUGÉ Jacqueline

Vie et carrière

Jacqueline Beaugé a vu le jour à Jérémie le 07 février 1932. Elle fit ses études classiques, jusqu’au Brevet supérieur, à l’institution Notre-Dame de Lourdes dirigée par les Sœurs de la Sagesse. Sa vocation religieuse l’amena à devenir postulante dans un couvent à Kenskoff qu’elle ne tarda pas à quitter pour cause de maladie. De retour chez les Sœurs à Jérémie, elle reçut, pendant deux ans, de 1950 à 1952, une formation d’éducatrice. Une fois diplômée, elle débutera dans l’enseignement, jusqu’en 1953, à l’école nationale de jeunes filles, Edmée Rey, de sa ville natale, dirigée par Elda Pierre, originaire de Corail.

Émigrée à Port-au-Prince l’année suivante, Jacqueline Beaugé enseigna d’abord au lycée Pétion jusqu’en 1969, pour ensuite obtenir une chaire de littérature au collège Roger Anglade, de 1971 à 1975. Mariée à Jacques V. Rosier, elle quitta Haïti pour s’établir au Canada où elle suivit des cours, successivement au Collège Algonquin d’Ottawa, à l’Université du Québec à Hull et à l’Université d’Ottawa en Ontario. Après sa maîtrise en lettres françaises, elle recommença à enseigner, en donnant des cours au Conseil de l’éducation de Carleton, au Conseil scolaire d’Ottawa et dans les écoles du Conseil scolaire catholique de langue française, jusqu’à sa retraite en juin 2004.

Son œuvre

Le premier grand succès de Jacqueline Beaugé, fut son recueil de poèmes Climats en marche, publié dans les années 60, un réel écho des sensibilités jérémiennes, d’une saison à l’autre, dans la diversité des sensations à fleur de peau, pour une poésie de très grande sensibilité.

De 1957 à 1962, écrira Josaphat-Robert Large, Jacqueline Beaugé-Rosier fréquenta les poètes d’ « Haïti littéraire » et, de 1964 à 1966, elle fut membre du groupe Houghenikon que dirigea Gérard Campfort, avec l’appui de Serge Gilbert, Jean-Max Calvin et Eddy Guéry.

L’effervescence littéraire de l’époque faisait déjà pousser des roses dans son jardin de poésies. Un clin d’œil à son lien matrimonial avec Jacques V. Rosier. Ce sont d’ailleurs, poursuit Large, des mots se déployant comme des roses qui circulent le long des pages où les lettres fléchissent, s’arc-boutent, comme s’ils se trémoussaient sur les branches d’un rosier. La poétesse dont le nom se termine en Rosier est aussi si l’on peut dire la source créatrice ou l’arbre de poésie où fleurissent tant de beaux vers.
C’est avec prodigalité que Josaphat-Robert Large parlera de la trajectoire de Jacqueline Beaugé au Canada, cette terre d’accueil où se sont enfoncées les racines de son existence, pour écrire son roman Les Yeux de l’Anse-du-Clair.

C’est un récit où se dénouent les boucles temporelles de la jeunesse, un long métrage de l’autrefois qui expose les détails de l’époque où la jeune fille que fut l’auteure cherchait sa place dans le monde, entre « la lampe clignotante des autels de marbre » et le parfum de l’encens émanant du « disque d’or de l’encensoir ».

Jacqueline Beaugé-Rosier continuait d’écrire et consacrait une bonne partie de son temps à ses enfants et petits-enfants qui sont au nombre de neuf et qui vivaient à proximité d’elle, non loin de la Rivière des Outaouais qui jouait, dans sa nouvelle vie, le même rôle que la Grand ’Anse de son enfance. Elle s’est éteinte à Ottawa le 28 juillet 2016, à l’âge de 84 ans.

3- BÉLANCE René

Vie et carrière

photo© Jean-FrançoisChalut /CIDIHCA
Port-au-Prince, 1992

Selon les données recueillies, in extenso, sur le site d’ile en ile consacré à la littérature haïtienne, René Bélance est né le 8 janvier 1915 à Corail (Haïti). Son enfance a été marquée par l’Occupation américaine de son pays. Par la suite, bien qu’il effectue une longue carrière aux États-Unis, il ne prendra jamais la nationalité américaine.

À l’école, René Bélance commence à écrire dès la sixième. Faute de moyens, Bélance ne suit pas son ambition de faire des études de médecine, et s’oriente vers la philosophie dès les années au lycée Alexandre Pétion à Port-au-Prince. Dans cet établissement, l’un de ses essais est remarqué par son professeur Duraciné Vaval. Lauréat d’un concours de philosophie organisé au lycée pour la fête de Pétion, Bélance obtient une bourse par l’intermédiaire de Dantès Bellegarde, essayiste et directeur du lycée à l’époque – une « fortune » de neuf dollars haïtiens (45 gourdes) par mois qui lui permet de « manger trois fois par jour » – pour suivre des études de philosophie pendant un an à l’École Nationale d’Instituteurs. Avec son certificat d’enseignement pour les études primaires, Bélance demande un poste dans sa ville natale de Corail mais finit plutôt par travailler pendant trois ans à un poste avec l’économie nationale à Port-au-Prince.

À titre de journaliste bénévole, Bélance contribue à cette époque (et pendant trois ans) des articles au quotidien Le Nouvelliste. Il enseigne à l’École Normale. Il obtient une bourse de l’Unesco et part au Mexique où il enseignera pendant deux ans dans un programme d’éducation d’adultes. L’Unesco lui propose un poste de photographe mais Bélance préfère retourner en Haïti pour enseigner à l’Institut pour l’Éducation des Adultes, récemment créé. Il enseigne ensuite, pendant huit mois, à une école rurale. Bélance revient à Port-au-Prince où il est nommé professeur de littérature au lycée Toussaint-Louverture. Parmi ses élèves, Bélance se souvient du jeune Émile Ollivier en qui il a reconnu les talents de romancier. Yolande Laraque (la sœur du poète), lui fait obtenir un poste d’enseignant au lycée Pétion où il reste jusqu’en 1959. Il passe alors trois ans à faire des recherches sur les Caraïbes à l’Universidad de Porto Rico à Río Piedras.

En 1962, Bélance part pour l’University of California à Berkeley où il enseigne, et obtient, après trois ans, une maîtrise.

Suivra la carrière américaine du professeur Bélance: d’abord à Whitman Collège (à Walla Walla dans l’état de Washington), ensuite à Williams Collège dans le Massachusetts (1968-1970). Suite à une conférence impressionnante sur Aimé Césaire à Providence, Rhode Island, en 1970, Bélance est engagé comme professeur à Brown University où, pendant onze ans, il se spécialise dans le roman africain francophone et anglophone et dans la poésie française.

Lorsqu’il prend sa retraite en 1981, Bélance rentre en Haïti et vit à Frères où il se consacre à la poésie. Appelé « poète surréaliste » par le journaliste Roger Gaillard en 1943, René Bélance revendique d’autres éléments et styles de sa poésie sociale, sa poésie de protestation. Au moment de sa mort à Port-au-Prince le 11 janvier 2004, de nombreux messages de personnalités du monde littéraire haïtien témoignent de l’estime pour le poète et de l’importance de sa poésie. Voir le dossier, René Bélance, 1915-2004, Hommages au poète.

Au cours de sa retraite en Haïti, René Bélance a développé des rapports étroits avec le poète Gérard Dougé, fondateur d’un collège du même nom à l’avenue Christophe. Ce dernier lui offrira un poste de Directeur pédagogique auprès de deux jeunes professeurs de littérature, en l’occurrence Christophe Charles et Méres Weche, qu’il guida par ses judicieux conseils pédagogiques.

Oeuvres principales:
Poésie:
Rythme de mon cœur. (préface de Léon Lahens). Port-au-Prince: Imprimerie modèle, 1940.
Luminaires. Port-au-Prince: Imprimerie Morissett, 1941.
Pour célébrer l’absence. Québec: s.m., 1943.
Survivances. Port-au-Prince: Imprimerie de l’État, 1944.
Épaule d’ombre. Port-au-Prince. Imprimerie de l’État, 1945.
Nul ailleurs. Pétion-Ville: Éditions Grand-Anse, 1984.
Épaule d’ombre et Nul ailleurs. Port-au-Prince: Presses Nationales d’Haïti, 2006.
Luminaires, Pour célébrer l’absence et Survivances. Port-au-Prince: Presses Nationales d’Haïti, 2006.

Entretien:
Interview avec André Breton, publiée dans Haïti-Journal (12-13 décembre 1945). Republiée (« Interview de René Bélance ») dans le volume Entretiens (1913-1952) d’André Breton. Paris: Gallimard, 1952, 1969, 1973: 233-237.

Sur René Bélance:

Rowell, Charles H. « René Bélance ». Entretien suivi de quatre poèmes (avec les traductions de Carrol F. Coates): « Fetish/Fétiche », « Comfort/Confort », « Clamor/Clameur » et « Nerve/Nervure ». Callaloo 15.3 (Summer 1992): 601-610.
Saussy, Haun. « A Note on René Bélance ». Callaloo 22.2 (Spring 1999): 351-67. (Avec trois poèmes de Bélance accompagnés des traductions de Haun Saussy : « Geôle/Jail », « Mains Libres…/Hands Free… » et « Trame/Web »).
Senghor, Léopold Sédar. « René Bélance » dans Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache de langue française. Paris: PUF, 1948, 1985: 129-132. (Avec deux poèmes, « Couvercle » et « Vertige »).

Poésie enregistrée:

« Allure » (extrait), dit par Pierre Brisson sur son disque À voix basse (volume 2). Port-au-Prince: Pierre J. Brisson, 2006.

Traductions:
In English:

« In Celebration of Absence ». Trad. Marcia Sterling. Portfolio 5 (Washington, D.C.), 1945.
« Jail ». Trad. Wallace F. Fowlie. Portfolio (Washington, D.C.), 1959.
Voir aussi Rowell et Saussy, ci-dessus.

Liens:

sur Île en île:
« Agave », « Décret », « Berge » et « Trame » : Quatre poèmes de René Bélance de son recueil Nul Ailleurs lus par l’auteur (audio, 2002).

À suivre….

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