Par Mérès Wèche
La famille Parent de Malique, commune de Pétion-Ville, a marqué de façon spéciale les trente dernières années, en Haïti, sur le double plan de la créativité artistique et de l’engagement sociopolitique. De pères en fils, ils ont occupé, à un très haut niveau, l’espace créatif de la musique haïtienne.
Cependant, parler des frères, sans spécifier les talents de la sœur, comme chanteuse, artiste-peintre et personnalité politique bien connue, ce serait non seulement du sexisme, mais aussi de l’amnésie, car j’ai pratiqué Claire Lydie Parent à deux niveaux très coopératifsː en communication et en art. Peintre de grand talent, ex-mairesse de Pétion-Ville, une réceptionniste avait confondu un jour, mon prénom avec ce titre officiel de première citoyenne de la ville, quand feu Me. Émile Alexis, mon ex-professeur à Jérémie, était venu me voir pour affaire municipale le concernant. J´ai ri à me fondre les lèvres ce jour-là.
En effet, ce furent la mairesse et moi qui avions initié, en accord avec le député Stevens Benoit, le “Carnaval des fleurs“ à Pétion-Ville, malheureusement mort-né. Cet événement culturel a été doté d´une touche artistique inoubliable. L’actuel maire, dont la femme était de l’équipe de communication, peut s´en souvenir.
Il y eut également, à la Mairie de Pétion-Ville, plusieurs grandes activités culturelles, dont une merveilleuse exposition des toiles de la mairesse, suivie, la même année, d’un vibrant hommage aux femmes célèbres, vivantes d´Haïti, à l’occasion de la commémoration du Jour de la Femme, le 08 mars 2008, couvert par Télé Métropole. Par-dessus le marché, je ne peux oublier la grandiose inauguration du nouveau “Marché Cocoyer“, à l’actif de Claire Lydie Parent.
Cette grande fraternité avec les frères Parent
Á la Mairie, en plus d’avoir travaillé, de concert avec le Sénateur Parent, à l’élaboration de textes administratifs, j’étais comme ses yeux dans ses propres publicationsː autobiographie, romans, traités de philosophie et toutes sortes de réflexions en rapport avec la situation sociopolitique haïtienne. Tout ce qu’il écrit respire poésie, sans aucune sécheresse académique ; ce qui explique tout le plaisir que j’éprouvais à l’accompagner dans ses démarches, quel que fût le sujet traité.
Aujourd’hui, à l’étranger, j’ai l’occasion d’offrir mes services professionnels à un autre frère, en l´occurrence Alain Picard Parent, qui m’étonne par le caractère très pointilleux de sa relecture avec les yeux de l´âme, aidé, me dit-il, d´une machine appropriée aux non-voyants. Son livre à paraitre bientôt, “Les Doctrines fondamentales de l’église“, montre qu´il maitrise parfaitement les Saintes Écritures, par une approche essentiellement apologétique. J’en ai parlé davantage dans la préface.
Quant à la jeune génération des Parent, elle a de qui tenir, car le groupe musical Black Parents s’est taillé une place de choix dans les milieux du showbiz en Amérique du Nord, particulièrement à Montréal où ces artistes ont élu domicile.
Tout compte fait, d´hier à aujourd’hui, avec eux, on ne saurait traiter notre pays, fait de si excellents artistes, en “parent pauvre“.