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Petit-Goâve / basketball : le drame presque oublié !
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Petit-Goâve / basketball : le drame presque oublié !

 

Par Kervens Brice

 

La finale de basketball du 21 juillet 2003 constitue l’un des plus grands drames connus à Petit-Goâve. A cette occasion, quinze (15) jeunes sont morts électrocutés par un câble de haute tension (220 volts). 17 ans après, la ville semble avoir oublié la malheureuse histoire de ces 15 victimes.

 

Depuis lors, le basketball n’a plus jamais été comme avant, et peine encore aujourd’hui à renaître. Ce qu’il en reste : un match de basket tous les 21 juillet de chaque année en mémoire des disparus et des efforts sans fin pour restaurer ce sport dans la cité soulouquoise.

 

Le ministre de l’Intérieur et des Collectivités territoriales de l’époque, Monsieur Jocelerme Privert, avait annoncé l’ouverture d’une enquête autour du drame. La compagnie publique ED’H avait été pointé du doigt pour avoir tenté de résoudre un problème au niveau du câble défectueux la nuit précédant le drame. Mais plus jamais on a entendu parler de cette enquête ni même du drame par l’Etat haïtien.

 

Madame Élourde VILLE, la mère d’une des victimes dénommé Babou (Ophny Desgranges), nous raconte que ce fut une belle journée. «  Babou jouait de la musique dans le quartier, ensuite est venu m’embêter, je lui ai dit de me laisser tranquille. », nous raconte-t-elle.  « Vers les six (6) heures PM, j’ai reçu la nouvelle de sa mort; moi et son père sommes allés ramasser son corps. Il avait le bras arraché à son corps, je n’ai jamais pu me débarrasser de cette image. », poursuit-elle. Elle affirme que l’Etat avait payé les frais des funérailles, mais qu’après deux mois qu’ils ont vite oublié la famille des victimes.

 

Un témoin secret, ancien joueur du code 9, l’une des équipes en confrontation ce jour-là témoigne : «C’est pour moi le dernier match de basketball discuté à Petit-Goâve». Il poursuit : « Je garde en mémoire ces jeunes-là, et je tiens pour cause de leurs morts, le fait que nous n’avions pas eu d’espace de jeu à cette époque, et même aujourd’hui celui que nous avons est mal aménagé ». Notre témoin accuse les citoyens de la ville de ne pas aimer ce sport, qui à ce jour, selon lui, regorge de jeunes socialement rejetés par la ville.

 

Le président de la Ligue de Basketball de Petit-Goâve, Monsieur Willio POMPILUS, a organisé cette année le  match du 21 juillet. Il a profité de l’occasion pour lancer un appel aux autorités et aux directeurs d’école de la ville, afin de pouvoir encadrer  les jeunes basketteurs de la cité. « Je souhaite encadrer les jeunes socialement et économiquement afin de les éloigner de la délinquance; c’est pourquoi nous avons créé au sein de la ligue le club Promo basketball. », nous dit-il.  Il dit pouvoir arriver, si tous les citoyens dans la ville décident de collaborer avec lui, pour assurer les études et la promotion de ces jeunes basketteurs.

 

Au téléphone, le Maire intérimaire de Petit-Goâve, M. Junior BONHEUR, qui avait perdu un frère ce jour-là, souhaite courage aux familles des victimes. « Ma cicatrice est quand je réalise que le basketball a perdu tout son sens ici et que tous ses jeunes ont pu perdre leurs vies sans raison. », nous laisse entendre le Maire. Il poursuit : « Je n’ai pas beaucoup de temps mais parmi mes projets, celui-ci me préoccupe ».

 

Des anciens joueurs du 21 juillet 2003 souhaitent revivre la belle époque du basketball de Petit-Goâve, et lancent un appel aux autorités étatiques pour avoir un espace de jeu adapté au basket-ball afin de rehausser l’éclat de ce sport tant chéri dans leurs cœurs.

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