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Souvenir des infusions de thé de Tante Artémise à Beaumont en Grand-Anse
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Souvenir des infusions de thé de Tante Artémise à Beaumont en Grand-Anse

Par Mérès Weche

Le grand débat actuel dans le monde est centré sur une plante appelée “Artémisia annua“, dont le focus a été récemment porté sur Haïti par l´écrivain Max Dorismond, dans le cadre de ses publications sur le site Haïti Connexion Culture, en date du 19 avril 2020. En le voyant citer Beaumont Haïti dans cet article, inspiré d’un documentaire de France 24, qu’il a justement associé à sa publication, j’ai vite fait d´aller à la source pour savoir ce qui est advenu aujourd’hui de cette plante médicinale en Grand-Anse.

Par messages électroniques, j’ai pris contact avec plusieurs amis de Beaumont, dont le professeur Gaiegory Pierre, les ingénieurs Anouce Dorestan et Marc Daniel André, ainsi que l’étudiant Aristide Vélando, qui se sont tout de suite mis à la recherche de ladite plante et ses dérivés dans la région de Beaumont.

En moins de cinq heures, j’avais déjà reçu ces deux photos de Gaiegory Pierre, qu’on va connaître bientôt comme un talentueux essayiste. Je me retiens à propos de ses textes, pour ne pas trop vite vendre la mèche.

Parlant de “l ´Artémisia annua“, je me suis rendu compte qu’il en existe plus de 400 espèces, dont les plus connues sontː la vulgaris, la tridenta, l´argyi, la afra et l´absinthium.

En comparant ces deux échantillons photographiés à Beaumont par le Pr. Pierre, avec ceux montrés dans le documentaire de France 24, Max Dorismond et moi sommes convenus que ce seraient l’Artémisia afra, l´Artémisia absinthium et l’Artémisia argyi qui sont plus connues à Beaumont ; la première, communément appelée Dèyèdo, très efficace dans le traitement de la malaria, la seconde, trempée dans du clairin, est utilisée comme vermifuge, et la troisième, connue sous le nom d´Armoise, à laquelle les adeptes de la Franc-maçonnerie attribuent des vertus mystiques, par la qualité de son traitement à travers le temps.

L’écrivain Max Dorismond, dans son très intéressant article qu’on peut lire sur le site Haïti Connexion Culture, mentionné ci-haut, a fait l´historique de ladite plante, venue de la Chine en Amérique, au cours de la Guerre du Vietnam ; il en ressort, selon le documentaire de France 24, “la victoire de la médecine traditionnelle sur la médecine conventionnelle“.

Peu après la Guerre du Vietnam, la Chine communiste, dans son Projet 523, avait débuté officiellement la promotion de l´Artémisia comme unique solution à la guérison de la malaria ou paludisme. Quand cette maladie faisait rage en Afrique, au début des années 80, la tisane à l´Artémisia était considérée comme une “potion magique“, en dépit du fait que le médecin Congolais, Gérôme Muniangi, fut chassé d´une université en Europe, pour avoir attiré l’attention des scientifiques sur l’efficacité du traitement de la malaria par infusion de l´Artémisia annua.

Á rappeler que l’écrivain-voyageur européen, Alexandre Poussin, atteint de malaria dans un village malgache, avait été traité sur place par cette plante, faussement déclarée dangereuse, en 1997, par un Arrêt royal en Belgique, alors quelle était autorisée au Luxembourg voisin.

En 2005, selon France 24, “la vente de l´Artémisia avait atteint des sommets en Europe“, et dire que la malaria n´y faisait plus de morts depuis 1964. Pourquoi en Haïti où cette maladie fait encore des victimes, l´Artémisia annua, si répandue, n’entre-t-elle pas dans le développent d´une pharmacopée endogèneɁ Les descendants de Tante Artémise seraient utiles à quelque chose.

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