Par Walner Olivier
Le poète-écrivain et peintre Maurice Cadet, pilier de la poésie jacmélienne, président d’honneur des Editions Pulùcia, a rendu l’âme ce 29 mai 2020, après le coucher du soleil, à l’âge de 86 ans, à Jacmel. Il fut l’un des deux fondateurs du Lycée Célie Lamour en 1964, et initiateur du carnaval des étudiants à Jacmel.
Cette figure de l’art scriptural haïtien, un génie des belles lettres, ancien professeur de littérature et de création littéraire au Cégep d’Alma au Canada, a fait le grand voyage et a laissé une cohorte d’amis et de jeunes de sa ville natale en larmes.
La disparition de l’écrivain est une perte considérable. « Maurice Cadet était un monument. Un historien urbain», note le jeune poète-journaliste Joël Pierre pour désigner cet écrivain qui était d’une large érudition. Ce fils jacmélien est un réservoir de l’histoire de sa ville considérée comme une patrie intime. « Sa mort est une grande perte pour la communauté jacmélienne ainsi que les Editions Pulùcia pour lesquelles il a consacré ses derniers instants, notamment à travers une œuvre qui témoigne de son engagement» envers la jeunesse de sa ville : Le Centre Culturel Maurice Cadet.». «Le départ de Maurice est un coup dur pour les Editions Pulùcia. Il était le principal éditeur», déclare Pierre-Paul ANCION, PDG de ladite maison d’édition. Il a fait école au sein de l’institution pour continuer la route avec cette machine du livre, a-t-il poursuivi.
Le décès de cet homme de la plume afflige la présidente du Centre Culturel Maurice Cadet, Sheila Zenny Khawly. « Les sociétaires, mécènes et employés du Centre Culturel Maurice Cadet sont peinés d’apprendre le départ vers l’Orient éternel de notre fondateur». L’écrivain «était un citoyen haïtien serviable, un homme généreux et pratique. Il va nous manquer.», dit-elle dans un écrit d’hommage.
L’écrivain était philanthrope. Il a grandement marqué plus d’un dès son retour au pays natal. « Maurice était un homme très affable, très courtois, très généreux et très honnête. Intellectuellement et culturellement. Il n’a jamais refusé d’aider qui que ce soit en ce qui a trait à l’écriture, à la culture.», témoigne son grand ami Pierre-Paul ANCION.
D’après Sheila Zenny Khawly,« Il voyait dans la jeunesse l’avenir qu’il fallait soigner. Pour lui, il n’y avait l’avenir dans la jeunesse que par l’égalité des chances. C’est avec empressement qu’il répondait aux sollicitations des groupes et associations de jeunes.»
Pour se remémorer tout ce qu’a fait Maurice Cadet, il sera érigé en repère à Jacmel en signe d’hommage. Selon Pierre-Paul ANCION, des démarches sont en cours auprès des autorités communales pour qu’une rue porte son nom. Pulùcia lancera un prix en son nom afin de saluer sa mémoire, a fait savoir le PDG de l’édition.
Maurice Cadet est l’auteur d’une vingtaine d’œuvres, dont Cicatrices (2018) Requiem pour une soutane princière (2018), Turbulences (1989), Tambour battant, Haute dissidence (1999) Réjouissances(1996), Errances canailles (2018), Ondes vagabondes(2018).