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Haïti / Société : Journée internationale du nanisme : les personnes de petite taille restent marginalisées en Haïti
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Haïti / Société : Journée internationale du nanisme : les personnes de petite taille restent marginalisées en Haïti

Par Biondy Effero LÉON

Le 25 octobre a marqué la journée internationale du nanisme. À cette occasion, en conférence de presse, le jeudi 26 octobre 2023 à Juvénat, l’Association Athletic des Personnes de Petite Taille d’Haïti (AAPPTH) a montré son attachement envers ces personnes toujours victimes de discrimination au sein de la société haitienne.

« Visons l’autodétermination ! », c’est le thème qui a été retenu par les organisateurs pour célébrer cette journée en vue de sensibiliser la population au nanisme et aux préjugés concernant les nains.

Exantus Nitoyson, Président de l’AAPPTH, a fait savoir que cette journée s’inscrit dans le but d’informer et de sensibiliser la population sur la condition des personnes de petite taille. Selon lui, nombreuses sont les personnes qui ignorent ce dont il est question.

« Les personnes de petite taille sont encore trop souvent victimes de moquerie et de discrimination. C’est inacceptable. À l’occasion de cette journée internationale du nanisme, nous souhaitons rappeler que nous sommes des êtres humains à part entière et comme tout le monde, nous aspirons à ce que nos droits soient respectés », a-t-il précisé.

Par ailleurs, il a annoncé que des jeux paralympiques, les sports éligibles pour les personnes de petite taille, sont en cours, tels que: l’athlétisme, l’équitation, l’haltérophilie, la natation entre autres, dans le but de montrer qu’ils peuvent pratiquer le sport avec ou sans handicap.

Pour sa part, le secrétaire général de l’AAPPTH, Wesley Ed Isidore, a indiqué que l’accès à l’éducation reste encore un très gros souci parce que certaines familles n’ont pas encore compris que le nanisme n’est pas une malédiction, mais plutôt une pathologie.

M. Isidore souhaite que le Bureau du Secrétaire d’État à l’Intégration des Personnes Handicapées (BSEIPH) se penche sur le cas de cette catégorie des personnes qu’on a exclues dans la société.

« Le but est qu’on accepte les personnes de petite taille avant de mettre une étiquette. Aujourd’hui, on s’entraide aussi. Il faut que les gens apprennent à nous connaître et à ne pas nous critiquer juste à cause de notre petite taille », a souligné Mme. Sheilla Privert, l’une des membres du comité de cette structure.

Pour Madame Privert, le terme de handicap renvoie également aux difficultés de la personne handicapée, la personne de petite taille face à son environnement en termes d’accessibilité, d’expression, de compréhension ou d’appréhension. Selon elle, il s’agit autant d’une notion médicale que d’une notion sociale. Ces limitations d’activité et de participation sont dues à de la moquerie, de la discrimination, ce qui révèle la non-connaissance…

« Le nanisme n’est ni une maladie contagieuse ni une malédiction comme le pensent certaines personnes, mais juste un manque de croissance osseux… Les personnes de petite taille n’ont pas terminé leurs études à cause des moqueries, de la stigmatisation, de la discrimination, de l’absence de soutien et du manque de confiance des parents… », a déclaré Madame Privert, membre de ladite association.

Elle a conclu par interpeller et appeler l’État haitien et la société en générale pour qu’ils les accompagnent avec bien entendu l’implication des familles, par des formations générales comme formation professionnelle dans le département de l’ouest et dans les autres régions…

Pour rappel, le monde compte pas moins d’un milliard de personnes handicapées, dont 785 millions en âge de travailler. Selon les estimations du PIB, leur exclusion de l’emploi et leur relégation à la marge de la société aurait un coût de l’ordre de 3 à 7 pour cent du PIB.

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