Par Mérès Weche
En lisant mon article, Gérard Étienne, l’enfant chéri du Judaïsme, paru le 4 mai 2019, la veuve du défunt, Natania Étienne, qui m’avait personnellement invité à cet hommage purement juif rendu à ce grand journaliste, poète et écrivain, par la Ville de Côte Saint-Luc, a salué ledit article dans un message privé qu’elle m’a adressé, et m’autorise à en rendre publics certains extraits.
D’entrée de jeu, Natania s’accorde à reconnaître le bien-fondé du dialogue ouvert que j’ai eu avec Jeanne-Sophie Lavoie et Ninette Rosen, qui gardent encore des relations étroites avec la famille Étienne, en particulier Joël, cet avocat de Toronto, fils aîné de la famille, très actif dans la politique fédérale canadienne. Selon Natania, « Gérard avait trouvé dans le Judaïsme une source de réflexion et de paix, indispensable à son équilibre d’homme et d’écrivain ».
Natania accueille avec bonheur les révélations faites par ses deux amies, Jeanne-Sophie et Ninette, et se réjouit que j’aie pu capter leurs propos sur le vif. Elle me confie avoir souffert pendant longtemps de cette espèce de « conspiration du silence » contre la personne et l’œuvre de Gérard Étienne quelle reproche à certains Haïtiens, Juifs et Québécois. Nombre d’entre eux, affirme-t-elle, réprouvaient ce couple qu’elle formait avec Gérard. Pour m’en convaincre, elle m’invite à lire le bouquin Natania, écrit par feu son homme de plume, dans lequel ce dernier a relaté des faits vécus, et qu’elle-même a révélés aussi dans un texte paru dans l’anthologie des Sépharades de David Bensoussan, éditée au Québec.
Dans son livre Natania, Gérard Étienne a reconnu l’apport inestimable de la famille Lavoie dans la survie de son alliance avec cette égérie qu’était pour lui Natania, pendant que les parents de cette dernière, les Fuerwerker, subissaient le harassement de certains clans juifs par rapport à cette relation qu’ils jugeaient « contre-nature » sur le plan de la foi religieuse.