Par Mérès Weche
Le triangle oriental de La Grand-Anse présente un sommet montagneux où se situe Beaumont et une grande base maritime où s’alignent Roseaux, Corail et Pestel. Cette approche géo-topographique de l’ancienne 3e circonscription électorale de La Grand-Anse est destinée, d’une part, à repositionner ces quatre communes de l’Arrondissement de Corail, par rapport aux nouvelles subdivisions municipales et, d’autre part, pour mettre en relief leurs sites respectifs et valoriser leurs potentiels touristiques spécifiques.
Cette démarche apparemment singulière répond en premier lieu à la nécessité de désenclaver ce magnifique Département géographique du pays. En second lieu, elle est motivée par l’absence, jusqu’en 2016, des sites naturels et historiques de La Grand-Anse dans le catalogue touristique national. En cette année-là, à l’occasion de la Saint-Louis, la fête patronale de Jérémie, j’en avais profité pour signifier ce manquement au ministre du Tourisme, sous le gouvernement Privert-Jean-Charles, qui devait passer des instructions à sa secrétaire pour obtenir de moi les correctifs nécessaires à la figuration de La Grand-Anse dans ledit document promotionnel en préparation; je m’étais exécuté séance tenante, en leur fournissant textes et images appropriés, mais j’ignore pour l’instant si mes recommandations ont été mises en application. Autrement dit, ce catalogue, a-t-il été finalement complété et publié ?
Il faut reconnaitre que La Grand-Anse a toujours été traitée en parent pauvre, dans les domaines précis du tourisme et de la culture, malgré le rôle prépondérant joué par plusieurs de ses ressortissants dans ces deux ministères.
Le tracé du triangle oriental de la Grand-Anse
Particulièrement, les trois villes maritimes, Roseaux, Pestel et Corail, formant la base du triangle oriental de La Grand-Anse, n’ont rien à envier à d’autres destinations touristiques du pays, et même de la Caraïbe, pour avoir le plus grand nombre d’îlets adjacents avec de magnifiques plages de sable fin. Anse Blanche, Zile Lay, Pointe Sable, et j’en passe, entre Corail et Pestel, en passant par les iles Cayemites, sont des joyaux de la nature qui ne demandent pas mieux que d’être exploités à leur juste valeur touristique. Quant à Beaumont située au sommet montagneux du triangle, à 647 mètres d’altitude par rapport au niveau de la mer, elle a longtemps été considérée comme une page médicale prescrite aux hypertendus pour son air frais toute l’année et pour la qualité de son environnement naturel.
À défaut d’un tourisme de masse, La Grand-Anse s’offre au tourisme alternatif ouvert à l’exploration jusqu’à l’extrême pointe de la péninsule de Tiburon où se situe Dame-Marie, ville très appréciée pour sa ma magnifique plage Laye, la plus courue de La Grand-Anse.
Le tourisme alternatif, en tant qu’un tourisme de proximité, est propice à la recherche universitaire, dans des champs aussi variés que la sociologie, l’anthropologie, la médecine douce ou traditionnelle, tout comme l’histoire, la sociolinguistique, la musicologie, etc.
Le Département de La Grand-Anse, c’est tout un voyage dont le trajet tend à s’améliorer avec la nouvelle configuration de la Route nationale No 7 pouvant être parcourue en voiture de promenade jusqu’à Beaumont qui dit adieu aux misères de Fanmpadra et de la rivière Glace. En direction de Jérémie, une pause s’impose dans cette ville, desservie par quatre hôtels et caractérisée par son accueil proverbial. Une bifurcation à Pestel est conseillée, avant de traverser Carrefour-Zaboka pour entrer à Beaumont, la cité de Goman, une nécessaire escale-santé, et ensuite s’introduire à Corail, la ville historique par excellence de La Grand-Anse; un début de périple dans cette belle région qui permet de faire provision de souvenirs et d’air frais, pour enfin mettre le cap sur Roseaux et gagner allègrement Jérémie, « la cité des poètes » et poursuivre ses randonnées jusques aux confins de la péninsule de Tiburon où se situe Dame-Marie. La Grand-Anse, c’est tout un voyage.