Par Wilfince MOMBRUN
Ce n’est pas la misère qui est trop dure; ce sont plutôt le partage, la solidarité et la générosité qui manquent.
Ce n’est pas le mensonge qui triomphe; c’est le courage de dire ou d’affronter la vérité en face, quoique ça peut coûter,qui fait défaut.
Ce ne sont pas le vol et la corruption qui font loi; c’est le pouvoir de la justice qui faillit à sa mission.
Ce n’est pas le gaspillage qui est la règle; ce sont le sens du bien commun et le respect de l’autre qui partent.
Ce n’est pas la médiocrité qui gouverne; c’est l’intelligence qui est en crise et en panne de créativité ou d’inspiration.
Ce n’est pas l’ignorance qui affole ou tue; ce sont les passions et les croyances fanatiques d’avoir toujours raison qui endurcissent les cœurs, rendent orgueilleuses les têtes et ferment la porte au dialogue.
Ce n’est pas la haine qui est plus forte; c’est l’amour qui est incapable de s’affirmer et souffre de grandes faiblesses.
Ce n’est pas la dialectique des armes ,pour pérenniser le cycle de la violence ,qui est indispensable; c’est l’arme de la dialectique qui est inefficiente et inefficace pour oser et cesse d’être audacieuse.
Ce n’est pas le conflit qui donne le ton et dicte, tout le temps, l’état des choses; ce sont l’indulgence et l’entente qui, trop longtemps, brillent par leur absence et manquent à chaque grand rendez-vous de l’histoire.
La guerre ne fait que des victimes …
Ce ne sont ni la vengeance ni l’intolérance qui, désormais légifèrent; c’est le pardon qui, de plus en plus, s’égare, perd ses repères et sa raison d’être.
Ce n’est pas la mort, la faucheuse qui devient tellement puissante; c’est la vie qui est banalisée et n’est plus appréciée à sa juste valeur.
Ce n’est pas la division qui règne; c’est le ciment de l’unité qui expire et doit être renouvelé.
Ce ne sont pas des hommes et des femmes d’État qui sont absents ; mais, des citoyens et citoyennes qui espèrent des jours meilleurs dans la passivité et l’indifférence.
Ce n’est pas l’instabilité qui tourmente et désoriente; c’est la patience de cultiver et de construire la paix qui est chétive.
Ce n’est pas le cynisme politique qui s’impose; c’est la responsabilité qui n’est plus.
Ce n’est pas la pauvreté qui dessine notre destinée; c’est l’égoïsme qui enterre notre prospérité.
Ce n’est pas l’honnêteté qui disparaît; ce sont le gain facile, la peur de l’échec et la méconnaissance des nobles sacrifices qui fascinent trop de gens.
Ce ne sont pas les valeurs qui sont démodées; par contre les familles qui sont disloquées.
Ce n’est pas l’amertume qui crispe; c’est la volonté de vivre intensément dans la joie et de s’accrocher au bonheur qui devient stérile.
Ce n’est pas la conscience qui s’effrite ou s’évapore dans les fumées dévastatrices; mais l’insouciance qui étourdit nos pas vers l’horizon du progrès et, du coup, étouffe le rêve des aïeux.
Ayiti ton destin t’appelle !