Par Rodson Saint-Hilaire
Ces derniers jours, ils sont nombreux les internautes haïtiens à utiliser l’application FaceApp qui permet de télécharger sur son téléphone portable une photo de l’utilisateur et de la modifier à l’aide de filtres, pour ajouter un sourire, se faire vieillir ou rajeunir.
Créée en 2017 par la société russe Wireless Lab, l’application connaît actuellement un regain de popularité notamment chez les jeunes à travers le monde. Elle devient même l’application gratuite la plus téléchargée sur Google Play, avec plus de 100 millions d’utilisateurs.
Les internautes haïtiens n’échappent guère à cette folie. Ils s’en servent à cœur joie pour se projeter dans l’avenir afin de découvrir leur apparence probable.
Cependant, beaucoup d’observateurs avisés, notamment aux Etats-Unis d’Amérique, expriment leurs appréhensions sur la façon de traiter les données personnelles des utilisateurs de cette application. Car, pour s’en servir, les utilisateurs doivent fournir un accès complet et irrévocable à leurs photos et à leurs données personnelles. La photo téléchargée et retouchée est ainsi immédiatement récupérée par l’application qui peut ensuite la modifier, la réutiliser ou l’exploiter.
En dépit du fait que FaceApp a assuré que la plupart des images stockées sur ses serveurs étaient supprimées dans les quarante-huit heures suivant leur envoi, un sénateur démocrate américain a appelé mercredi la police à enquêter sur les «risques pour la sécurité nationale et la vie privée» liées à l’utilisation de cet outil technologique.
Ce tollé autour de FaceApp relance en outre le débat sur la place à accorder à la cyber sécurité et les attitudes responsables à adopter sur la toile pour empêcher que les données personnelles des utilisateurs des réseaux sociaux ne puissent être retournées contre eux à l’avenir.