Par Lord Edwin BYRON
C’est la fête à Saint-Marc. Pèlerins et chrétiens catholiques se donnent rendez-vous dans les parages de la Cathédrale et sur la Place d’armes avec tout leur arsenal de prière. Contrairement aux badauds qui ont tous les artères de la ville pour traîner leur envie de fête dans une atmosphère animée par les avertisseurs des véhicules et des décibels qui s’épanchent de toute part.
Pour les jeunes universitaires et écolier.ères, un tout autre rendez-vous était fixé au Centre de lecture et d’Animation Culturelle (CLAC). Celui du festival « Vive Haïti Livres » sur le thème « La littérature au service de demain ». Avec un menu copieux partagé entre causerie, ateliers d’écriture poétique et journalistique et des cartes blanches données aux écrivains natifs de la cité de Nissage Saget, le public était heureux de découvrir l’immense richesse de la littérature haïtienne et surtout d’ajouter d’autres noms comme Dieusseul Louis, Emmanuel Louis Jacques, Patrick Céphacile, Cauvin Plaisir, Mardoché Lindor dans leurs carnets d’adresse.
Comme à l’accoutumée, les différentes interventions ont été fructueuses et ont suscité des questions assez pertinentes de la part des jeunes qui n’ont surtout pas feint leur plaisir de tirer une bonne part de cette fête dédiée en grande partie à la littérature Jeunesse. La découverte de l’écrivain et professeur George Eddy Lucien et du poète André Fouad sous le chapeau d’invité d’honneur et de diseur attitré participait largement du plaisir que manifestait l’assistance.
Vive Haïti Livre, lancé en 2016 sous la férule de Nero Livres, structure de promotion et de distribution de livres, menée par l’infatigable François Nedje Jacques, n’entend pas de sitôt désengager de sa mission. C’est, jusqu’ici, un rendez-vous incontournable, un haut lieu d’échanges et de folie saine où se côtoient passionnément lecteur.ice.s, écrivains et éditeurs. En 5 ans, les instigateurs de Vive Haïti Livres, peuvent se faire fort de donner la preuve d’un intérêt grandissant pour le livre et la lecture.
Malgré le climat sociopolitique tendu qui envenime notre quotidien, ces mordus de la culture ont tenu leur promesse en retenant le livre bien au cœur de leurs préoccupations. François Nedje Jacques, clef de voûte de l’événement, s’impose un objectif des plus ambitieux: que Saint-Marc devienne dans les cinq prochaines années, le noyau du renouveau du livre en Haiti. Il sait que le defi est de taille autant que son engagement à cette cause n’admet pas de demi-mesure. Avec un staff aussi dynamique, il croit que rien ne pourra atténuer un si grand engagement.