Par Valéry Gérôme
Haïti depuis le 18e siècle est dominée par une question de couleur de peau. La mixité politique a toujours été au coeur du débat, ce qui sous-entend que la question de couleur de peau faisait des débats bien avant même que nous soyons libres. Le professeur et historien Pierre Buteau était invité à en parler dans une conférence donnée, le jeudi 6 mai 2021, à la salle conférence Michel Soukar (C3 Éditions) sise à Delmas 31.
Tania de Montaigne disait » aucune couleur de peau n’autorise à faire son marché dans l’histoire ». L’histoire de notre pays l’indique. Marquée par un fort antagonisme entre les noirs et les mulâtres, la révolution était possible entre eux, mais le changement pour une Haïti meilleure ne s’est pas produit. Après l’assassinat de l’empereur Jean Jacques Dessalines, le pouvoir était divisé en deux, Henry Christophe dans le Nord et Alexandre Pétion dans l’Ouest, le peuple haïtien était en danger de mort sans le savoir.
Le professeur et l’historien Pierre Buteau dans ses dires a bien cerné le thème du jour: « Historicité de la question de couleur en Haïti ». « Nous n’avons pas seulement un problème de couleur aujourd’hui, mais aussi de loyauté. Si nous tenons compte de l’histoire, nous verrons que ce pays a été dominé par les deux couleurs, et nos pairs ont souvent été trahis par leur propre semblable à cause de leur couleur « , a fait savoir le conférencier Pierre Buteau.
Conscient aussi du problème, le journaliste Georges Allen a ajouté qu’Haïti a besoin d’une politique de noircissement de l’économie Haitïenne pour être au sommet; « tout biznis yo se milat ki fè yo », a-t-il souligné.
Aujourd’hui l’aspect le plus terrible de ce pays est sa nation. Nous pouvons prendre l’exemple de Dessalines qui semblait pour la séparation des terres, mais qui visait en réalité l’Union du peuple noir et des mulâtres. Une initiative qui a malheureusement essuyé un échec.
Avant de conclure le professeur a attiré l’attention du public sur l’impact de la couleur dans la communauté. « Si dans les années précédentes on remarquait la présence des mulâtres dans l’ Universités d’État, aujourd’hui il n’y en a pas trop, ce qui est un élément négatif pour la révolution et l’évolution du pays ».
La conférence, assez a suscité pas mal de commentaires et de vives interrogations. Le public a été en effet avide de réponses.