Par Sahidna Antoine
Après la sortie de son premier opus baptisé « Fè l an kreyòl » en 2019, Guerchang Bastia dit Chango Bastia exécute des va-et-vient entre Haïti et la France, et pour cause, le chanteur vient de boucler sa tournée estivale, réalise une maîtrise en sociologie à l’université catholique de Lille, mais aussi peaufine son prochain album titré « 1804 » prévu pour l’année 2023.
Zoom sur 1804
Sur le prochain disque de Chango, le chanteur annonce pas moins de onze (11) chansons gravées. Toujours dans le même fil d’idée que le précédent, les mélomanes apprécieront des textes portant sur la mémoire, l’éducation, l’amour, la conscience, entre autres, toujours dans les styles de prédilection de ce dernier c’est-à-dire le reggae et la musique racine.
Si « Fè l an kreyòl » a été son premier né, qui a invité les gens à embrasser cette langue dans leur quotidien, en la parlant, en la valorisant, en la dansant et même en mangeant des plats typiquement créoles, pour le prochain album « 1804 », c’est un tout nouveau projet.
« Sur 1804, le public aura des éléments de plus, car même si on porte le premier album dans son cœur, on a conscience que la précipitation a eu raison de nous. Sur celui-ci on a pris notre temps afin de le bonifier au mieux. « 1804 » est travaillé avec plus d’expertise, de maturité au sein du groupe mais également chez les artistes invités, qu’il soit chanteur, parolier ou producteur», a souligné Chango Bastia.
Se réservant le droit de divulguer la date de sortie et le nombre de collaborations pour l’instant, le chanteur engagé confie avec son franc-parler que ses fans auront une idée le premier novembre 2022 avec la chanson titrée « Kite l souri » . Un texte hommage à Evelyne Sincère, une âme partie beaucoup trop tôt.
« C’est une musique de mémoire, pour les deux ans de disparition de la jeune fille. Pour moi, c’est le symbole de la sottise dans laquelle se retrouve Haïti en ce moment et qui provoque l’indignation totale », selon le chanteur qui insiste sur l’aspect mémoire de la chanson : « Se souvenir pour ne plus retourner à ce stade déshumanisant ».
Faire naître un meilleur projet que le premier
Faire de son mieux chaque fois, se renouveler, percuter et changer, sont parmi les obligations que se donne Bastia; cependant le succès de son premier travail, qui ne se s’atténuera pas de si tôt, est un poids et il ne le cache pas : « J’ai aimé l’accueil qu’a eu « Fè l an kreyòl », cela me met de la pression, mais la bonne pression. « 1804 » sera encore plus intéressant. Ces deux projets sont différents mais gardent le même objectif: implanter le pays rêvé dans la tête des enfants et des jeunes d’Haïti ».
Pour plus d’uns, la musique n’est qu’une passion, Chango quant à lui, ne cesse de relancer que sa musique est un métier à part entière qui influence, demande des efforts, responsabilise et construit à la fois les professionnels de la musique et le grand public. Pour y arriver, il rassure que des études en sociologie l’ont aidé à écrire et à voir mieux dans sa mission de chanter, de transmettre et de sensibiliser. Chango parlant de son nom d’artiste rappelle que sa musique doit honneur à son nom de scène qui veut dire « justicier », qui ne tolère pas l’injustice. Sa musique est, selon lui, au service de la justice sociale et le droit humain.
Un été particulier pour la bande à Chango
Rappelons que cet été, une tournée a été réalisée dans plusieurs villes du pays, notamment à Mirebalais, dans sa ville natale Hinche, à Pétion-Ville, mais également à Léogane où sa bande et lui ont pris la noble résolution de planter dix arbres à chaque concert.