Par Walner Olivier
Fanm Deside, une organisation féministe œuvrant dans le Sud-est du pays, de concert avec la direction de l’OPC (Office de la protection du citoyen) Sud-est, a réalisé, ce mercredi 14 août 2019, au Sant Sosyal Lakonbit, à Jacmel, une journée de réflexion autour du thème : «Éducation pour une justice sensible au genre».
D’entrée de jeu, le directeur de l’OPC/Sud-est, Samuel François, a commencé par définir le terme «justice» dans son acception juridique avant de le mettre en relief en rapport avec la problématique du genre.
Le genre comme construction sociale est un concept transversal, a pour sa part relaté Collette Lespinasse, intervenant sur la question. Selon Mme Lespinasse, le genre féminin, en matière judiciaire, a subi des actes d’exclusion et de discrimination. Selon elle, le genre crée des inégalités et des injustices sociales. En ce sens, a-t-elle poursuivi, la justice elle-même doit prendre en considération ces éléments que génère le genre et prendre les mesures nécessaires afin d’éradiquer les discriminations et injustices basées sur le genre pour arriver à la justice sociale.
Mme Colette Lespinasse, ancienne responsable d’une organisation de défense des droits de migrants, a par ailleurs rappelé que la Déclaration universelle des droits de l’homme stipule dans son article premier que : «Tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits». Selon elle, les femmes haïtiennes étaient considérées comme des mineures, et ne pouvaient pas, par conséquent, voter aux élections jusqu’à l’aboutissement des luttes de la Ligue Féministe d’Action Sociale fondée en 1934 pour faire respecter ce droit dans la constitution de 1950 stipulant que : «Tout Haïtien, sans distinction de sexe, âgé de
21 ans accomplis exerce les droits politiques…».
Cette discrimination continue malheureusement d’exister au sein de nos institutions, a regretté Mme Lespinasse, précisant : «Certaines écoles du pays, privées ou étatiques, décident d’interdire aux filles enceintes au cours de l’apprentissage de continuer avec leurs études. Cela constitue une injustice sociale qui favorise des inégalités».
Trois représentants de l’OPC/Sud-est ont également pris part à cette activité pédagogique : Samuel François, directeur départemental, Manithe Saincelaire, chef de service Promotion et Vana Charles Jean, chef de service protection. Cette journée de réflexion a été organisée avec la participation de jeunes issus d’organisations sociales, de groupes culturels et d’universités.