Par Hansy Mars
La République d’Haïti fait face depuis plusieurs semaines à une pénurie de carburants. Tous les acteurs de la chaîne – importateurs – distributeurs – détaillants – se lavent les mains quant à cette réalité qui pénalise bon nombre de secteurs de l’économie nationale.
“ Je suis obligé d’envoyer les cadavres chez un autre partenaire car lui, il a du carburant en réserve “, déclare un propriétaire de pompes funèbres. Pour Sasa*, la conserve des cadavres en ces temps de pénurie est une question de stratégie. Il confie que les responsables des morgues sont obligés de fixer le nombre de jours pour préparer les funérailles. Pour Sasa, c’est une situation inconfortable pour ces types d’entreprises qui consomment beaucoup d’énergie électrique. “Je suis plus ouvrable tous les jours.”
Si dans le temps, les convois partaient dans tous les sens pour transporter des cadavres et venir les déposer chez lui, avec la pénurie, il est obligé de revoir cette stratégie. “ La majorité de nos ambulances fonctionnent avec de la gasoline et sont de 6 cylindres. Donc, ils consomment beaucoup de carburant”, raconte-t-il l’air évasif et nerveux. C’est un grand manque à gagner. Pour lui, il est impossible d’expliquer à ses employés que la situation de pénurie de carburant affecte l’entreprise.
Une situation identique chez bon nombre d’entreprises funéraires tant dans la région métropolitaine de Port-au-Prince mais aussi dans les villes de province. Jacouzy signale que sans un sentiment de collaboration bon nombre de ses collègues, au Cap-Haïtien, seraient cité en justice pour mauvais service.
“Il est difficile de laisser fonctionner une génératrice durant toute une journée pour conserver un seul cadavre”, explique-t-il. Il fait savoir que la situation de “peyi lock” complique davantage la vie des entreprises qui sont empêchées de circuler librement. En plus de faire face à cette pénurie, confie-t-il, à chaque sortie on est obligés de payer le passage pour aller récupérer un cadavre.
Si l’on se réfère aux informations diffusées par les correspondants de certaines ville de provinces des médias de la capitale, le gallon de gasoline et de diesel coûte une fortune. Malgré tout, les gens se l’arrachent.
Le carburant est un produit transversal. Présent dans toutes les activités de l’économie. Son abondance ou sa rareté a un incidence sur la vie des consommateurs.
*Nom d’emprunt