Par Walner Olivier
Le Rotaract Club de Jacmel, pour célébrer la journée mondiale de la santé mentale de cette année, a invité la psychologue Marie Cherley Stéphanie Santana à intervenir sur le thème du suicide. Une causerie qui a eu lieu, le mercredi 9 octobre 2019, à Vieux Four Bar, à Jacmel.
La psychologue, pour parler du suicide et se faire comprendre, a d’abord placé le thème dans le contexte de la santé mentale, lorsque le patient se retrouve dans un état de bien-être facilitant la réalisation de son potentiel, pouvoir travailler avec succès et faire face aux difficultés de la vie.
Le suicide, selon la psychologue, « est un cheminement d’une crise poussée chez un individu qui passe à l’acte, c’est-à-dire qui arrive à mettre fin à ses jours ». « Cette action est un processus personnel », a-t-elle expliqué.
Le suicide est la résultante de plusieurs troubles mentales. « Dépression, troubles bipolaires, troubles d’humeur, maladies chroniques comme le VIH, le diabète, le cancer », sont des éléments énumérés par la conférencière, et pouvant occasionner le suicide.
Elle a aussi catégorisé les troubles mentales et relaté des facteurs de risque suicidaires individuels : « Solitude, douleurs chroniques, agressions physiques et sexuelles, dépendance à l’alcool, manque d’affection chez un enfant, etc. »
Des facteurs sociaux comme l’intimidation engendrent le stress, le harcèlement professionnel, sexuel et la discrimination. Des maladies psychiatriques liées au stress environnemental : le rejet de l’autre dans les espaces sociaux, l’isolement, le trouble de cognition, celui d’alimentation causant l’amnésie. Conditions sociales précaires : pauvreté, précarité financière, chômage, la non accessibilité aux services sociaux de bases, a listé la conférencière.
Tenant compte de ces causes, la psychologue n’a pas oublié de mentionner les dispositifs pour dévier les trajectoires suicidaires. Pour éviter le suicide, il faut selon elle « une politique de santé mentale, sensibiliser les personnes présentant des signes de dépression, encourager la présence de psychologues dans nos institutions, éloigner les armes à feu auprès des personnes vulnérables, accompagner les récidives au suicide ».
« Les pharmaciens doivent aussi éviter de vendre certains médicaments sans prescription d’un médecin», a conseillé la psychologue Marie C. Stéphanie Santana qui a également demandé aux personnes de contacter les professionnels pour un meilleur appui.
Une conférence qui a été ponctuée de questions et qui a pris fin par un certificat de remerciement octroyé par la présidente du Rotaract Club de Jacmel à la conférencière, dans le cadre de cette journée mondiale de santé mentale.