La communauté créolophone de Montréal est en effervescence depuis l’ouverture du festival théâtre créole, le vendredi 25 octobre, au local du comité KEPKAA, partenaire du festival.
Venant d’Haïti, l’invité d’honneur, Syto Cavé a pris la parole à côté de la porte-parole, Béatrice Lafortune, pour faire l’éloge de l’initiative, mais surtout dévoiler son amour pour la ville de Montréal, qu’il a qualifiée de terre d’amour.
Un festival en support à la diversité, un thème qui est considéré, selon Nerlande Gaétan, la directrice du festival, comme un nouveau souffle dans le poumon du corps social de la diversité.
La Compagnie Théâtre Créole, organisation instigatrice de cet événement, dévoile ses intérêts pour une telle initiative et s’engage à contribuer pour rendre visible la communauté créolophone à travers la culture. Les responsables ont énuméré entre autres difficultés, le théâtre de cette communauté (créolophone) qui est inexistant et les contraintes pour l’obtention de subvention pour les activités culturelles.
Considérée comme victime d’un système qui s’installe dans les familles haïtiennes vivant à Montréal, où les enfants n’ont pas le droit de s’exprimer en créole, Béatrice Lafortune prête sa voix à l’équipe du festival pour dénoncer cette pratique et du coup, faire la promotion de la langue et de la culture créole.
Pour elle, le festival est l’outil idéal pour faire passer le message, soulever le débat, afin de palier à ce phénomène d’acculturation et de colonisation sociétale. Réveiller la conscience sociale de tous les parents et leur sentiment d’appartenance à la communauté pour qu’ils assurent la transmission linguistique qui garantira la pérennité de la langue et de la culture par la même occasion.
Le festival bat son plein. Déjà quatre activités sur six ont eu la réaction positive des festivaliers. Les artistes, les partenaires y compris les participants.
Depuis le lancement du festival, en passant par la représentation de ‘’Bèbè Golgota’’ un texte de Pierre Michel Chery, joué par Sadrac Jean, sur une mise en scène de l’homme impeccable du théâtre haïtien, Daniel Marcelin, soit le samedi 26 octobre à l’UdeM au pavillon Jean Brillant, puis le spectacle théâtre forum, écrit et mis en scène par Réginald Germain, à la salle Picollo, Léonardo da Vinci, jusqu’à la soirée bouillon poésie, en hommage à Georges Castera.
C’est un public qui a grossi de jours en jours et qui donne ses impressions. Un des participants à la soirée Bouillon poésie qui a eu lieu au local du comité KEPKAA, partenaire du festival, témoigne : « La preuve de la réussite du festival est flagrante, pour un lundi soir à Montréal, remplir une salle de ce beau monde du milieu littéraire et culturel comme l’ont fait les organisateurs de ce festival, est un défi ».
La satisfaction est palpable sur le visage des organisateurs. ‘’On est en train de réaliser ce qu’on aime et ce qu’on sait faire’’ a lâché Fresnel Louis, l’un des responsables de communication du festival.
Il reste encore deux activités à la programmation du festival, en guise de trois qui sont programmées sur la page officielle du festival, explique la responsable de la programmation du festival, Thurlie Clairvil. L’une des pièces qui étaient programmées dans le cadre du festival ‘’Kavalye Pòlka’’ a eu un contretemps pour faire le déplacement d’Haïti vers Montréal, dû aux problèmes politiques récurants auxquels fait face Haïti en ce moment, nous explique la responsable.
Le suspense est probant pour la soirée humoristique de Ricardo Lefevre dans « Koze kòk ak pijon », le jeudi 31 octobre, à l’UdeM pavillon Jean Brillant.
Brillé par son absence lors des représentations des deux pièces précédentes, l’invité d’honneur du festival, Syto Cavé qui est toujours en signature dans le cadre du festival, est attendu pour le 1er novembre au collège Ahuntsic avec son spectacle « Le temps d’une chanson », en compagnie de son fils Alan Cavé, de Michèle Voltaire Marcelin, de Ralph Thamar et d’Eddy Prophète.
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