Par Walner Olivier
Agrigou est la toute nouvelle PME lancée, le lundi 30 décembre 2019, à Jacmel, spécialisée dans la transformation des plantes condimentaires et aromatiques, notamment le gingembre et le safran.
Lakou Trankil Bar-Resto, situé sur l’Avenue Barranquilla, a été l’espace choisi par l’équipe pour accueillir un public-consommateur afin qu’il puisse lier connaissance aux produits.
18 heures ! Un Grand nombre de Jacméliens se déferlent à Lakou Trankil pour prendre part au lancement de Agrigou ! Safran et gingembre de l’Agrigou, deux produits déjà prêts, en vente lors de cette soirée. Sur place, les gens entrent dans la cuisine de la saveur de Agrigou, en sirotaient ses produits. Thé de gingembre, avec miel ou sucre, cocktail de gingembre, étaient servis pour une dégustation.
« Créer des emplois et des richesses, et générer des profits », principale visée de cette entreprise, selon Rustin O. Charles et Hector, deux fondateurs de l’Agrigou. Le retour vers ces produits locaux est grandement motivé. « La vertu de ces plantes est immense et capitale. Très recherchées pour être consommées. Autant de motifs nous incitant à les mettre en poudre à la disponibilité des consommateurs», a renchéri l’économiste Jean Hebert Hector.
Selon lui, l’idée est aussi d’inviter les citoyens à ne plus faire usage de produits chimiques. « Nous voulons proposer «[au consommateurs, ndlr] des épices naturelles. De nos jours, certains des produits venus de l’étranger ont une quantité de produits chimiques. », attire-t-il l’attention.
Cette entreprise vise aussi à satisfaire les Haïtiens vivant dans la diaspora. Culturellement, ces condiments ne sont pas négociables dans l’art culinaire haitien, à en croire, pour sa part, l’agronome Kendy Jules. L’équipe a en perspective de fabriquer une épice à base d’ail, de clou de girofles, et autres plantes afin de s’abstenir à utiliser les cubes (maggi), jugés nocifs.
Les réactions sont positives du côté des participants. Pour Marie-Mirielle, « c’est une initiative intéressante puis qu’elle opte à valoriser la production locale. Tenant compte de la saveur du thé, c’était bien préparé, très bon».
Djoudline Bonnet n’est pas différente dans sa réaction. «Je félicite ces trois jeunes d’avoir pris cette initiative. J’ai pu arriver à déguster le cocktail et le thé. Bon bagay! savè lakay, koulè lakay», lance-t-elle.
Corvington Zidor, agronome-entrepreneur, a de son côté applaudi ces jeunes qui se lancent dans l’entrepreneuriat. Il les conseille de comprendre la politique du marché, de tester les matières premières pour éviter les intrants chimiques.
Les responsables de l’Agrigou se disent satisfaits puis que le public a fait le déplacement, signe de l’appréciation et de l’importance du projet.