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Discours du nouveau titulaire de la Direction Nationale du Livre (DNL), Jean Emmanuel Jacquet
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Discours du nouveau titulaire de la Direction Nationale du Livre (DNL), Jean Emmanuel Jacquet

Monsieur le Ministre de la Culture et de la Communication,
Messieurs les Directeurs généraux ici présents,
Monsieur le Directeur général sortant,
Vous tous et toutes, ami.e.s du livre et de la culture,
Employé.e.s et invité.e.s,
Mesdames et messieurs,

Bonjour et Merci d’être ici à cette cérémonie d’installation,
dans un contexte marqué essentiellement par la pandémie du
Covid-19 à travers le monde, où tout est focalisé sur la survie. Ce
qui est Légitime. Parce que la vie doit pouvoir, au-delà de tout,
continuer. Et le livre exister. D’ailleurs, ce petit objet en papier,
exploité aussi depuis quelques temps à travers le numérique, n’a-
t-il pas son rôle à jouer en ce moment de confinement ? La DNL va
ainsi devoir agir vite et bien.

Merci au plus fort et plus juste de tout, Celui qui nous
permet d’être ici en ce moment, Notre Seigneur, Mon Guide.
Merci ensuite au Président de la République, Son Excellence
Monsieur Jovenel Moise, qui a fait choix de moi, au Premier
ministre, Monsieur Joseph Jouthe, ainsi que tous ceux et celles qui
ont supporté la démarche et cru en mes capacités à prendre le
relai, notamment le Ministre de la Culture et de la
Communication, M. Pradel Henriquez, et l’ancien Premier ministre
et ministre de la culture, M. Jean-Michel Lapin.
Nous saluons en passant le Directeur général sortant, Frantz
Carly Jean Michel, qui a travaillé pendant un long moment pour le
bien du livre, notamment à travers une belle initiative, la Foire
Internationale du Livre d’Haïti (FILHA) qui a offert à coté de

plusieurs évènements comme Livres en folie, et d’autres à Port-
au-Prince ou dans la province, une belle fenêtre au livre haïtien.
Nous le remercions.

Nos actions à la tête de la Direction nationale du Livre
s’articuleront autour de deux grands axes :
Premièrement – Le livre et le savoir comme vecteur de
développement local durable

En effet, le dynamisme et la créativité des écrivains haïtiens
sont de plus en plus reconnus à l’échelle internationale comme en
témoignent les nombreux prix obtenus ces vingt dernières années
par plusieurs auteurs de toutes les générations. De Yanick Lahens
à Gary Victor, de LyonelTrouillot à James Noël en passant par
Émelie Prophète, Kettly Mars, Makenzy Orcel, Faubert Bolivar,
sans oublier les révélations comme Marvin Victor, Néhémy Pierre-
Dahomey, ni les célébrités comme Danny Laferrière, la production
littéraire haïtienne se porte bien et s’exporte aisément.

Cette production constituerait même un potentiel à développer et
à exploiter dans le cadre d’une politique publique innovante axée
sur les fondamentaux du développement durable, faisant du livre
et du savoir, un vecteur de croissance économique.

Cependant cette fièvre créatrice se trouve parfois handicapée par
une absence d’infrastructures et de cadre institutionnel adéquats.
La chaîne du livre haïtien est confrontée à des problèmes de
carence en bibliothèques publiques et centres culturels de
proximité, d’absence criante de soutien à la création, d’absence
manifeste de journaux et de revues spécialisés et, donc, de relais
médiatiques professionnels portant l’écho des nouvelles
publications.

Dans un tel contexte où l’urgence de structuration d’un secteur
qui ne cesse d’affirmer sa vitalité, tant sur le plan des publications
que de la création, se fait sentir, la question de la dynamisation et
de la modernisation du marché du livre se pose comme un défi
nécessitant collectivement des actions à visée pérenne
impliquant tous les acteurs du livre.

L’État central, à travers le ministère de la Culture, et celui de
l’Education Nationale, mais aussi les collectivités et les
municipalités, en partenariat avec les opérateurs du secteur privé,
devraient accompagner ce processus à travers des actions ciblées
comme des événements périodiques autour du livre, des foires et
des salons,notamment à travers les écoles,qui, en marge des
librairies et des bibliothèques, font partie intégrante de la chaîne
de diffusion du livre.

En ce sens, la Direction Nationale du Livre jouera son rôle de
catalyseur pour des actions visant la professionnalisation du
marché du livre haïtien au su de toutes les parties prenantes,
auteurs, éditeurs, distributeurs, libraires et lecteurs.

Nous encouragerons les initiatives autour du livre (foires, salons,
prix littéraires, etc.) dans tous les départements du pays, avec la
plus grande ouverture d’esprit possible et la plus grande
disponibilité ; car nous serons à l’écoute de tous les opérateurs
du secteur sans préjugé aucun. Pour permettre à la population
d’avoir chaque jour plus d’accès au livre, qui reste et demeure,
selon l’auteur, notre ami,RodolpheMathurin « la plus belle
invention de l’humanité ».
Le deuxième axe prioritaire que nous développerons est :
Le renforcement des Centres de lecture et d’animation
culturelle, CLAC, à l’échelle nationale

Tout en continuant d’être des espaces de lecture et d’animation
culturelle pour des jeunes, ces CLAC seront aussi et surtout des
lieux de transmission du savoir, savoir patrimonial, savoir
scientifique.

L’objectif visé à moyen terme, nous insistons là-dessus, à moyen
terme, c’est de voir que chaque commune du pays ait au moins
un CLAC fonctionnel et dynamique. Ce n’est pas un vœu pieux,
c’est possible avec le support du pouvoir central, du ministère de
la Culture et de tous nos partenaires de l’international,
notamment l’Organisation Internationale de la Francophonie.
Avec ses représentants officiels dans le pays, nous entamerons
immédiatement des discussions en vue de redorer le blason de
cette collaboration, et repartir avec le plus grand dynamisme.
Mesdames messieurs, les premiers partenaires de la DNL ce
sont d’abord les écrivains et les jeunes. L’avenir du livre et de la
littérature en Haïti dépend en grande partie des jeunes. Ce sont
eux, en effet, qui ont la noble tâche de continuer cette grande
tradition de qualité qui a toujours caractérisé la production
littéraire haïtienne. La mise sur pied de plusieurs salons et la
création de plusieurs nouveaux prix dans le pays durant ces
dernières années, montrent l’engouement des jeunes pour
l’écriture et tout ce qui a rapport au livre.

La Direction nationale du livre continuera d’être pour eux
non seulement un lieu d’encadrement, mais aussi un espace où ils
pourront se former à travers des ateliers, et acquérir de
l’expérience professionnelle. Car, l’investissement dans le capital
humain a des rendements à court terme et à long terme.
Merci infiniment !

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