Par Walner Olivier
Fanm Deside, organisation féministe œuvrant dans le département du Sud-Est, ayant son siège social précisément à Jacmel, a marqué de manière grandiose, ce mercredi 25 novembre 2020, la journée internationale pour l’élimination de la violence à l’égard des femmes.
C’est sur le thème « Vyolans sou fanm detwi lavi, ann envesti, ann aji » que l’institution a célébré cette journée. Expositions de photographies des Haïtiennes assassinées, causerie autour de la thématique, défilé avec des taxi-motos, constituent le menu de cette commémoration qui a eu lieu à Vieux Four Bar et à travers les rues de Jacmel.
L’éclat de Vieux Four Bar est lugubre ce mercredi matin. Décoré de couleur mauve, avec des bougies allumées à la mémoire des femmes disparues, cet espace culturel inspire tant d’émotions. Les photographies des victimes des femicides et d’autres assassinées par des hommes armés rendent tristes des visiteurs.res. Plongé.e.s dans les photos, des jeunes, avec une main portée sur la joue, laissent voir la tristesse qui les envahit.
Les photographies de la jeune écolière Evelyne Sincère, de l’actrice et présentatrice Ginoue Mondésir; de la femme de ménage, Natachau Rhau; de l’infirmière, Marlène Colin et de l’employée de banque, Juslène Jean-Claude, sont entre autres les photos de femmes victimes d’assassinats en Haïti exposées en cette journée. L’objectif est de sensibiliser la population et dire non à la violence faite aux femmes et aux féminicides.
« Fanm Deside » demande justice pour les femmes victimes
Cette année, Fanm Deside ne commémore pas cette journée avec allégresse. Même si cette journée est bien solennelle. Selon Marie-Ange Noel, coordonnatrice de cette structure, « trop de jeunes filles et de femmes sont victimes d’actes de violence et de feminicide dans le pays. »
Pour faire pièce aux bourreaux, Marie Ange-Noël ne cesse de dénoncer les divers cas de violence enregistrés dans le pays. L’organisation continue de faire des recommandations aux autorités et revendique le respect des droits des femmes, dans une note indiquant sa position pour marquer cette date.
D’une part, elle demande à l’État de protéger les victimes ainsi que leurs défenseur.re.s, et de leur rendre justice. D’autre part, cette figure du mouvement féministe veut que des mesures nécessaires soient prises en vue de moderniser des cadres normatifs portant sur la prévention contre la violence faite aux femmes et aussi travailler contre l’impunité dans le pays.
Soulignons que les activités commémoratives de Fanm Deside prendront fin le vendredi 27 novembre.