Par Walner OLIVIER
Fanm Deside entend faire flèche de tout bois pour lutter contre les violences faites aux femmes. Cette organisation féministe a invité des artistes, des DJs et des journalistes de Jacmel à une conférence tenue le dimanche 06 décembre 2020, en son local autour du thème » Banalizasyon vyolans sou fanm nan mizik ak nan medya ».
Une rencontre organisée durant ses seize (16) journées d’activisme pour l’élimination des violences fondées sur le genre. Me. Frantz Comonce, Nadia Lafleur et l’artiste haïtien de réputation internationale Jean Jean Roosevelt étaient les intervenant.e.s qui menaient le débat.
L’élimination de la violence à l’égard des femmes demande la participation de nombreux secteurs, a fait savoir la coordonnatrice de Fanm Deside, Marie Ange Noël, à l’ouverture de cette activité. Dans sa démarche pour le bannissement de la violence basée sur le genre, cette institution cherche la coopération des rappeurs et des DJs.
Selon l’avocat et Journaliste Frantz Comonce, le degré d’avilissement de la femme dans certains textes musicaux est à son plus bas niveau. Si des groupes de l’ancienne génération décrivaient des comportements des femmes, c’était généralement de manière métaphorique.
« Presque de manière quotidienne, dans la matinée ou dans l’après-midi, la majorité des musiques liées au rap diffusée sur les ondes des stations de radio sont centrées sur les femmes et les filles », ce qui diminue la valeur du genre féminin, dénonce Me. Comonce. Ce qui parait le plus inconcevable de tout cela c’est que des femmes se dénigrent à travers des discours musicaux, regrette-t-il.
L’arrivée d’une forme de musique dénommée »bòdègèt » se porte également en grande partie sur la sexualité avec des salacités dégradant l’image de la femme, ce que déplorent les intervenant.e.s .
Selon l’ homme de loi, pour bannir ces dérives, il revient à l’État de fixer la limite des DJs et artistes dans l’exercice de leur travail ainsi que certains animateurs de radio.
Nadia Lafleur, de son côté, dénonce la banalisation d’une série de violences faites contre les femmes en présentant un corpus discursif justificatif. << Se fanm nan k chèche sa, li pa t ranpli wòl fanm li, se bagay madanm ak mouche sa pa konsène m », a-t-elle rapporté.
L’artiste Jean Jean Roosevelt, lors de sa prise de parole, dit se sentir honte par rapport aux obscénités contenant dans le texte de certains artistes. Le chanteur du titre »Donner le monde aux femmes » invite ces gens du sexe masculin à un dépassement de soi en vue de respecter cet être représentant leur sœur et leur mère.
Dans la soirée, Fanm Deside a offert une activité culturelle dans les locaux de vieux Four Bar avec Jean Jean Roosevelt Roosevelt et d’autres artistes Jacméliens. Ce natif de Jérémie qui s’impose dans le paysage musical haïtien a drainé la grande foule.