Par Voltaire Jean
Les funérailles du militant LGBTI Charlot Jeudy, mort le 25 novembre de l’année écoulée en sa résidence à Vivy Mytchell, Pétion ville, Haïti, ont finalement été organisées, ce vendredi 24 janvier 2020, au Parc du Souvenir.
Dès 7 hres du matin, le décor est planté. Au fond de la salle, le cercueil du défunt recouvert du grand drapeau arc-en-ciel, des parents et amis affectés par le deuil et une quarantaine de militants de l’association Kouraj, des représentants du monde diplomatique et quelques figures du secteur des droits humains défilant sur les notes du groupe The Brothers, dans son interprétation de la chanson évangélique « Ou se fòs mwen lè kè m sere ».
Une cérémonie non religieuse, bien sûr, mais solennelle , digne du militant de courage, d’intelligence et de conviction que fut Charlot Jeudy, confie Dahana Bovil, militante LGBTI, arborant mouchoir et drapeau arc-en-ciel.
C’était l’occasion pour plusieurs personnalités de la communauté internationale et de la société civile haïtienne de saluer la mémoire d’un homme qui par son engagement et sa détermination aura contribué à faire avancer la lutte pour les droits humains en Haïti.
« Charlot n’a pas seulement milité pour le respect des droits de la communauté LGBTI mais pour le respect de tous les droits humains », a rappelé le représentant de l’ambassade américaine à Port-au-Prince. Même point de vue du représentant de l’Union européenne ou du docteur Fritz Moïse de la FOSREF, membre du Forum national de lutte contre le VIH/sida, le paludisme et la malaria. Après avoir rappelé le sens de l’engagement d’un militant comme Charlot dont l’ouverture d’esprit et la capacité à être à l’écoute de l’autre ne faisaient aucun doute, Dr Moïse a fait l’éloge de la collaboration fructueuse qu’a développée l’association Kouraj avec le Forum grâce au leadership éclairé de Charlot Jeudy.
Quant à Colette Lespinasse du Programme citoyenneté engagée (PCE), elle a évoqué sa dette envers Charlot, « c’est lui qui m’a fait découvrir l’une des choses les plus importantes dans notre combat : l’indivisibilité des droits humains », a-t-elle confié, avant de citer une phrase culte que Charlot ne cessa jamais de répéter à savoir que « les droit humains ne sont pas un buffet ». Les droits humains sont indivisibles y compris les droits de la communauté LGBTI. C’est là tout le sens du combat qu’a mené Charlot, a conclu Colette Lespinasse.
La cérémonie a pris fin aux environs de 10 heures 30 et l’inhumation a eu lieu au Parc du Souvenir.
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