Par Walner Olivier
Le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Refugiés (GARR) et Equitas- Centre International d’Education aux Droits Humains, ont présenté le résultat d’une enquête menée au mois de janvier dernier, dans le cadre d’un projet sur la participation des femmes à la prise de décisions en Haïti pour une contribution à l’égalité de genre. Cette activité s’est tenue au cours d’un atelier le samedi 24 octobre 2020, à Shady Hôtel, à Jacmel. Les résultats des données recueillies démontrent que le genre féminin est en quantité négligeable dans les postes décisionnels. Jacmel, Gressier, Thomassique et La Victoire sont les quatre communes ayant constitué leur terrain de recherche.
«C’est un atelier de validation des résultats d’analyses des données de l’enquête. Nous avons travaillé dans quatre communes : Jacmel, La Victoire, Thomassique et Gressier. Maintenant, nous revenons sur le lieu de recherche pour présenter le bilan du travail, et avoir l’opinion des gens de la communauté avant de le confirmer pour les assurer que nous ne mettons pas à la poubelle ce qu’ils ont partagé avec nous», a expliqué la coordonnatrice nationale du projet Promotion de l’Egalité à travers l’Education aux Droits Humains, Louna François, laissant comprendre que la démarche a été qualitative.
L’inégalité de genre se fait sentir dans diverses sphères de la vie en d’Haïti. Les femmes sont en nombre réduites dans l’institution policière, dans les tribunaux et n’occupent pas de fonctions trop importantes, a fait savoir la coordonnatrice. Elles ont une grande représentation à l’école, à l’église, dans le vodou, ont observé ceux qui ont pris part à l’activité. Néanmoins, selon les états des lieux de l’enquête, si certaines d’entre elles se taillent une place en grande quantité au sein de ces institutions publiques ou privées, elles sont en quantité négligeables aux conseils décisionnels, indique les analyses, à en croire Madame François.
« La participation des femmes ne se résument pas à leur présence, mais cela demande qu’elles aient une voix, un pouvoir d’influence, et ont l’effet escompté dans les prises de décisions,» sont parvenus à connaitre les participants, a rapporté la coordonnatrice, Louna François. Ces derniers ont pris part aux entrevues de l’enquête, et sont venus de groupes de discussions constitués de responsables d’organisations féministes, de la société civile et des autorités locales lors de la collecte des données.
Il y a aussi un ensemble de contraintes qui sont à la base de ces dérives. «Trop de responsabilités pour les femmes dans la famille, insuffisance de ressources financières, violences verbales et discrimination, méconnaissance de leurs droits et l’inaccessibilité aux établissements supérieurs, l’insécurité, la corruption,» sont entre autres des facteurs constituant des obstacles pour le genre féminin a souligné le numéro Un du projet.
GARR et Equitas veulent contrecarrer ces entraves par des actions. « Nous allons développer des partenariats avec des organisations qui s’engagent à cette problématique, renforcer les capacités des femmes ainsi que les réseaux des organisations féministes, impliquer les hommes dans cette lutte », pour cette égalité de genre et que les femmes puissent occuper des fonctions décisionnelles, a expliqué la coordonnatrice. Ces actions se feront sentir par l’organisation des forums, des formations, des séances de sensibilisation et mobilisations communautaires, créations des comités locaux et des dialogues avec les décideurs, a-t-elle conclu.
Soulignons que ce projet d’Equitas coordonné avec le Groupe d’Appui aux Rapatriés et Refugiés (GARR) est financé par Affaires Mondiales Canada.