Par Walner Olivier
« Le guédé entre tradition, spiritualité et mysticisme », tel est le titre d’une œuvre d’art réalisée par le peintre Fénold Olivier. Une toile exposée au Sant D’A de Jacmel, en ce premier novembre, jour des guédés en Haïti. Cette œuvre (40/60, acrylique sur toile) est une représentation du guédé dans sa splendeur, en trois dimensions.
Croix de Baron la Croix, image de baron et « grann brijit », bougie allumée, triangles à chaque extrémité peints de couleurs mauve, blanche et noire, surplantent le décor par les courbes dressées par les lignes des pinceaux du peintre.
Selon l’artiste-peintre « c’est un tableau mettant en exergue la tradition de la fête des guédés en Haïti comme valeur culturelle. Ce sujet traité en cette période vise à exprimer sa portée traditionnelle. La spiritualité traversant cette toile n’est que le rapport entre le vivant et le mort. Ce dernier est considéré et devient esprit pour ses proches étant vivants. Il est en même temps un être protecteur venant au secours des humains ».
« Il y a un culte où l’on donne un dernier sacrement aux morts. De plus, les proches des morts offrent du café et du tchaka aux esprits de ces derniers, des rituels effectués dans les cimetières », a poursuivi l’artiste pour décrire cette œuvre d’une représentation plurielle du guédé.
La signifiance du mysticisme dégagée dans cette œuvre picturale, c’est selon Fénold Olivier « l’idée faisant croire que l’esprit de la personne ‘’traversée’’ peut être utilisée afin de s’attaquer à d’autres gens», acte qu’il pense être mauvais.
Un cœur se place au beau milieu de cette œuvre artistique à laquelle est accrochée une chaine. Que dit ce cœur à la représentions des morts? « Ce cœur est une liaison d’amour qu’entretient le vivant aux défunts. Cette fête est aussi la célébration de la vie », a explicité Fénold Olivier. « Les triangles de ce tableau sont très symboliques et d’une importance magistrale. « Cette figure géométrique est le symbole de l’équilibre de la terre par rapport au ciel. Ils sont des media mettant en relation l’homme et le divin», précise-t-il.
Ce travail est une transparence transitive pour sa relation de forme mentale de la réalité. Une présence-absence du guédé. Cette présence est une iconicité, pour faire allusion à Charles S. Peirce, de sa compréhension.
L’artiste s’érige quasiment en une conscience plurielle. Il peint l’interprétation de tout sujet sur le guédé. Cette œuvre est une voie particulière pour dire ce petit monde du vodou. Comme a dit Conficius, une image vaux mille mots. Une œuvre qui peint la parole en moins de signes.
Cette toile est une image-signe à un degré iconique, pour dire une présence-absence. Cette iconicité de la « peinture est cette merveille qui détourne le regard de l’original, de la chose, de l’étant du monde dans son dévoilement ».
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