Par Biondy Effero LÉON
À Port-au-Prince, impossible de les rater, les tap-tap demeurent le transport collectif le plus utilisé dans la capitale haïtienne. Ils sont peints, sculptés et traitent parfois différents thèmes tels que l’avènement de Jésus, des saints catholiques, la représentation des esprits dans le vodou, des hommages à des artistes nationaux et/ou internationaux.
Ils portent parfois des messages : l’éternel est mon secours, merci Mon Dieu et mon fils, merci Jésus, merci Notre-Dame la patience, consolation de Dieu. Etc
Mais, que cachent ces messages ?
« Fon ti avanse pou nou, Fon ti avanse chak ban yo gen yon plas, an n ale, an n ale », a déclaré Josué, chauffeur depuis 10 ans. Tous les matins, ce jeune trentenaire sort de chez lui pour se rendre au travail. Il assure l’aller-retour des passagers des communes de Delmas et de Pétion-Ville. Aidé d’un amateur, Josué invite les passagers à prendre place à bord de son TAP-TAP.
Entre l’étalage de produits alimentaires et les marchands de frites, l’activité à Delmas est foisonnante. Josué n’a pas mis longtemps à remplir son TAP-TAP.
Il emprunte la route de Delmas à destination de Pétion-ville sous un ciel nuageux. C’est pendant ses études de génie civil qu’il est devenu chauffeur de TAP-TAP
Sur son premier véhicule était inscrit le message : « Dieu Devant ». Il l’a acheté avec de l’argent que sa mère lui avait donné pour se rendre toujours à l’université.
Josué a ensuite décidé d’acheter un autre TAP-TAP accompagné du message, « Consolation de Dieu « . Un message très significatif pour ce garçon issi d’une famille chrétienne.
À l’instar de Josué, Wilfrid, lui aussi, est chauffeur dans la capitale haïtienne. Tout a commencé pour lui, il y a deux ans. Sur son TAP-TAP en pleine réparation, Wilfrid compte inscrire : » Gran Lakou « , c’est le nom de la maison de ses parents située dans le département de la Grand’Anse.
De nombreux chauffeurs le disent, la peinture sur les TAP-TAP traduit des ressentis des souhaits. Il sert aussi à remercier Dieu, un saint catholique ou un esprit vodou, souligne Josué.
En Haïti, il n’ y a pas que les TAP -TAP pour s’exprimer. Les devantures des magasins servent aussi de toiles aux Haïtiens pour peindre leurs ressentis…