Par Jean Bernard BAYARD
Éducateur, poète, journaliste, né le 16 mars 1932 à Jacmel. Fils de Faidebre Duplan et de Marianne Lamothe. Il a fait ses études primaires à l’école des Frères de l’Instruction Chrétienne de Jacmel, puis les secondaires au lycée Pinchinat.
Il fût diplômé de l’École Normale de Port-au-Prince, en juillet 1953, nommé professeur dans la commune de Bainet en janvier 1954. Le Président François Duvalier le nomme Directeur de l’école primaire Magloire Ambroise, le 30 novembre 1957. Il dirige l’institution pendant 27 ans jusqu’à sa retraite en octobre 1984.
Au fil des années, il avait développé de bons rapports sociaux avec les parents de ses élèves et la communauté en général. Il avait posé des actions personnelles pour scolariser et accompagner des jeunes dont les parents sont en difficulté économique.
Dénommé « Ka Moza » (Chez Mozart) par les Jacméliens, le site de l’école à la rue Isaac Pardo était devenu un espace culturel communautaire. Le directeur lui-même y avait innové la Kermesse (avant le Djoumba Night Club), des projections de films sur grand écran (et sur la Place Toussaint Louverture). Des films de Karaté surtout, c’était d’ailleurs la belle époque dans les années 80. Et il y avait même des cours de karaté par le maitre Jean Robert. On y retrouvait des spectacles de danse et de théâtre, des démonstrations de figures acrobatiques et des magiciens de temps en temps. C’était aussi le lieu de rencontre des groupes de Scout et des clubs culturels en général. C’est ce même bâtiment qu’on appelle la Halle Vital de nos jours et qui a accueilli la grande exposition « Haïti Royaume de ce Monde » (mars- avril 2013), et le Festival International de Piano d’Haïti en novembre 2018.
Dans les années 80, on pouvait compter sur le bout des doigts le nombre de foyers ou d’habitants de Jacmel possédant un téléviseur dans leur salon. Au quartier résidentiel de Mèt Moza (Prof Mozart), il fut le premier à s’offrir le confort d’un téléviseur à la maison. Tout le voisinage se rassemblait sur sa galerie pour visionner des films. Cinéphile qu’il était, il avait ouvert chez lui le ‘’Mozart Video Club », une cinémathèque où on pouvait louer des cassettes VHS pour un certain nombre de jours. Et plus tard s’ajoutait la nouvelle technologie à ses rayons, les DVD. Le Mozart Vidéo Club comptait plus de 200 abonnés provenant de Jacmel, de La Vallée de Jacmel, de Marigot et ses environs. À 10 gourdes se louait la cassette. Dans le même espace, il y avait aussi une pharmacie qui restait ouverte tard dans la nuit et vendait au meilleur prix de toute la ville.
A côté de tout cela, maitre Mozart Duplan avait le chapeau de poète, il a laissé plusieurs textes sous sa plume dont : Haïti, Initiation, Dans la Cour de Vertières, pour n’en citer que ceux là.
Le journaliste Mozart Duplan avait écrit pas mal d’articles dans la revue L’Écran de Jacmel, et travaillait aussi comme correspondant de la Radio Nationale d’Haïti pendant plus de 10 ans. Il réagissait et donnait son opinion sur les problèmes de la jeunesse et tout ce qui concerne sa ville, Jacmel. Il s’activait pour la relance du théâtre à Jacmel, tout en prônant le potentiel de nombreux acteurs jacméliens.
On se souviendra longtemps encore de sa voix : « Mozart Duplan vient de vous informer depuis la métropole du Sud-est ».
Papit est le surnom affectif que lui avait donné ses proches, et Manmit, sa femme Anata André Duplan, étaient tous deux des fervents religieux catholiques.
Papit est père de 7 enfants dont 3 filles et 4 garçons: Magrette Duplan Greffin alias Maguy, Louis Mozart Duplan junior alias Frérot, Jean Marriot Duplan alias Riot, Myriame Duplan alias Miyou, Ronald Saint Val, Marianne Duplan alias Tiyane, Macdonald Duplan alias Dody, Dody Gym.
Depuis l’année 2001, Mozart L. Duplan voyageait entre les États-Unis d’Amérique et Haïti. La dernière fois qu’il avait laissé Jacmel date du mois d’octobre 2018. Depuis ce départ, il avait manifesté sans cesse son plus grand désir de rentrer sans délai dans sa ville natale, pour y passer ses derniers jours sur la terre. Mais les troubles politiques et l’insécurité en Haïti l’empêchaient de revoir sa Jacmel chérie.
Sans réaliser son dernier rêve, Mozart Louis Duplan a rendu l’âme, le mercredi 22 janvier 2020, à Brooklyn New York, à l’âge de 87 ans. La famille regrette énormément le fait de ne pas pouvoir le ramener avant, ou entrer au pays avec la dépouille mortelle, comme il l’aurait souhaité.
Pour la célébration de la vie de Mozart L. Duplan, la famille organise différentes activités à Jacmel et à New York. Le Mardi 28 Janvier à 7h PM à Jacmel, veillée funèbre à la chapelle funéraire Christ Revient à la Rue Magloire Ambroise ; le vendredi 31 Janvier 2020 à New York : Viewings (exposition) au Caribe Funeral Home. 1922 Utica Avenue Brooklyn NY ; le-Samedi 1er février 2020 ; le service funéraire à l’église St Jérôme, à la Nostrand Corner of Newkirk ; et la mise en terre au St Michael’s Mausoleum on 7202 Astoria blvd.
Merci à son fils Commandant MacDonald Duplan pour la collecte des informations.
Sympathie à sa famille et à ses proches. Paix et repos à son âme!
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