La tournée de Shinzo Abe a pour but « d’affirmer une coopération étroite pour la réussite du sommet du G20 à Osaka », les 28 et 29 juin, a déclaré le Premier ministre japonais. Shinzo Abe sera reçu en France ce mardi 23 avril par Emmanuel Macron. Le fil rouge de cette tournée sera la rivalité avec la Chine.
Comment poser le Japon en alternative à la Chine dans le commerce mondial, sans trop fâcher Pékin, c’est le but de cette tournée de Shinzo Abe en Europe et en Amérique du Nord. A commencer par Paris avec Emmanuel Macron, indispensable pour se coordonner avec la France, qui préside le G7 et qui veut une réponse commerciale commune de l’Europe face à la Chine.
Deuxième escale à Rome, plus sensible face aux projets chinois des « Nouvelles routes de la soie », Shinzo Abe voudra convaincre que le Japon peut financer des infrastructures bonnes pour la croissance, et sans danger d’un piège de la dette. Sous-entendu, l’inverse de ce que proposerait la Chine à l’Italie, premier pays du G7 à intégrer les « Nouvelles routes de la soie ».
Même opération séduction en Slovaquie, où Shinzo Abe rencontrera les dirigeants des pays du groupe de Visegrad, alliés européens de la Chine.
En même temps, le Premier ministre nippon se gardera de présenter Pékin comme un épouvantail, car il lui faut ménager Xi Jinping qui viendra à Osaka en juin pour le sommet du G20.
Après une escale à Bruxelles pour parler Brexit, Shinzo Abe s’envolera pour le Canada et les États-Unis. Sur le sol américain, il devra cajoler un Donald Trump impatient de renégocier l’accord commercial pour réduire le déficit des États-Unis avec le Japon. Une renégociation urgente pour Shinzo Abe, s’il veut se montrer robuste face à la Chine.