Par Jean Emmanuel Jacquet
En prélude à la grande première de ce film, La Isla Rota (The broken Island), le 10 juin prochain, en République dominicaine, retour sur l’une des vedettes du film, l’actrice haïtienne Kacendre Wana Bélizaire, surnommée Kazoul.
Sa participation dans ce film La Isla Rota du réalisateur dominicain, Félix Germán, a été remarquable. Kacendre Wana Bélizaire incarne une propriétaire d’un bar. Dans le film, elle s’appelle Leï. Les Dominicains pensaient qu’elle était de France, parce qu’elle était celle qui parlait « français » dans la ville de Barahona. Mais elle était venue, contre tous, d’Haïti. Les gens de la ville venaient dans son bar pour boire et profiter du temps. Leï savait ainsi tout ce qui se passait dans la région.
Guy (le personnage principal) est de ces jeunes Haïtiens venus d’Haïti et souvent de parents tués à la frontière. Il est tombé amoureux d’une jeune dominicaine dont le père a été l’assassin de sa mère et de son père. Ils tombent amoureux. Entre-temps, les massacres militaires commandités par le pouvoir Trujillo arrivent (1937). Les soldats dominicains profitent de cette tornade pour essayer de tuer le jeune Guy. Leï, pour le sauver de ce fléau, va empoisonner tous les bourreaux qui sont venus boire et manger chez elle. Guy arrive à s’échapper et rentrer en Haïti avec sa petite amie, fille du meurtrier de ses parents.
L’actrice haïtienne Kazoul est d’abord un mélange d’Erzulie et de Kacendre. Elle est née en Haïti le 19 octobre 1985, a grandi à Ouanaminthe, avant de quitter le pays pour aller s’installer aux États-Unis avec son papa. Là-bas, et ceci dès l’âge de 12 ans, elle a développé un intérêt particulier pour la mode et le cinéma.
Tandis qu’elle étudie les relations internationales et le commerce, elle a participé à plusieurs films tels que Sarah, Collusion, Mama Rose, Like a Star et La Isla Rota. Élue Reine du soleil à Carifesta à la Barbade, elle a travaillé avec de nombreux artistes haïtiens tels que Gessica Geneus, Belo, Réginald Cangé, Angie Bell, Rushelle Guillaume, ect.
Aujourd’hui, outre ce film, elle travaille sur un autre projet appelé « Sispann douko ». C’est une initiative qui encourage les jeunes Haïtien.ne.s à aimer leurs couleurs et à les accepter comme ils/elles sont.