Par Lord Edwin Byron
La bibliothèque Georges Castera du Limbé (BGCL) salue le départ de l’immense poète et homme de lettres Georges Castera Fils, mort le 24 janvier 2020, à l’âge de 83 ans.
“ La nouvelle du décès de ce grand mapou de notre littérature a bouleversé le milieu littéraire haïtien, en particulier les membres de notre bibliothèque et du réseau de Livres en Liberté dans tout le pays, qui ont prévu de rendre visite à celui dont la bibliothèque porte le nom”, a fait savoir Clément Benoit II, le PDG de ladite bibliothèque.
Lancée en 2001, quelques jours après Livres en Folie, la bibliothèque devait combler un grand vide dans la communauté limbéenne en matière littéraire.
“ Un après-midi, en revenant de Livres en Folie, je disais à Daniel Marcelin et à Gary Victor que j’ai assez d’ouvrages pour mettre sur pied une bibliothèque. Je suis sûr qu’ils ont pu comprendre cette folie qui m’emparait. C’est ainsi que le lendemain, je me suis dépêché de me rendre à Limbé, ma ville natale. Un grand rêve allait se concrétiser. La vieille maison familiale va être, d’un revers de main, transformée en un lieu sacré”, se rappelle-t-il avec fierté.
Aux livres que s’est procuré Clément Benoit II, venaient s’ajouter ceux offerts par des gens qui trouvaient le projet de grande envergure. Ces personnes connues pour leur engagement à la cause littéraire et éducative dans le pays, comme Paulette Poujol Oriol, Dr Clausel Midy, Yanick Lahens, Rodney Saint Eloi, Franketienne, allaient le motiver encore plus.
Pour l’instigateur de la BGCL, il était grand temps de penser à rendre honneur aux grandes figures de notre univers littéraire, de leur vivant. Ainsi, le nom de Georges Castera, génie littéraire incontesté, homme d’une grande générosité, était le premier à lui venir à la tête. Ce que Wooly Saint-Louis Jean, son ancien professeur d’histoire au collège Roussan Camille, a vite encouragé.
A une époque où ils sont nombreux à faire état de la difficulté d’être écrivain ou grand lecteur en Haiti, vu la situation socio-économique assez alarmante à laquelle se heurte le pays, très peu de structures de promotion littéraire et culturelle parviennent à résister.
“Castera restera l’un des poètes haïtiens les plus fidèles à leur inspiration. Saluer ainsi son départ, c’est dire aux jeunes de notre époque que Notre Castera n’est pas mort, qu’il rejoint fièrement le panthéon de la littérature universelle”, a conclu le Président de la bibliothèque qui fêtera l’an prochain ses vingt-ans de service.