Par Lord Edwin BYRON
L’Alliance Française des Gonaïves, en partenariat avec Caris Foundation et LEAD, a célébré, en grande pompe, mercredi 8 mars 2023, sur le thème « Cohabitation entre hommes et femmes : Retour sur les relations complémentaires », la journée internationale des droits des femmes. Une belle affiche pour cette journée consacrée aux luttes pour l’égalité des droits entre les hommes et les femmes.
Dans une atmosphère ponctuée d’échanges, nombre de jeunes se sont mêlés de la partie et ont pris une part active aux rencontres programmées pour la journée. La premièrerencontre, une séance de sensibilisation animée par Caris Foundation, sur la violence basée sur le genre, a permis aux jeunes de partager leur angle de vue sur les mauvais comportements liés à l’identité de genre.
« Leadership Education Action et Développent Durable » (LEAD), une jeune structure de promotion socioculturelle, a, à son tour, tenu une conférence sur la « Cohabitation entre hommes et femmes : retour sur les relations complémentaires. L’objectif était manifeste. Proposer une toute autre façon de cerner les rapports entre hommes et femmes sur les bases de l’équité et des liens d’interdépendance ou de complémentarité.
Entre les tableaux arborant divers symboles de notre patrimoine culturel vodou présentés par l’artiste-peintre et collectionneur Mathieu Painvier et « Les Petites Rebelles »de Mélanie Body, une collection de tableaux affichant des filles en robe rose tenant leurs pancartes avec des réclamations sur l’égalité des droits et des sexes, un vibrant hommage était rendu aux femmes à l’occasion de cette journée consacrée aux luttes des Femmes pour l’égalité des droits économiques, politiques et sociaux. Pour Mathieu Painvier, le choix de mettre en avant les « vèvè » des divinités féminines du vodou particulièrement celui de Erzulie Dantordans son exposition intitulée : ‘’Les vèvè, un pan de notre patrimoine en péril’’, est « une façon de mettre l’accent sur le symbolisme du pouvoir, de la protection et de la bienveillanceinhérent aux femmes ». Ce qui ne va pas à l’encontre de l’avis du directeur de l’Alliance Française, Maquès Michel. Pour lui, il est fondamental de « déconstruire la pensée qui tendrait à faire croire que la femme est un être faible. Un être qui est l’opposé de l’homme. Pour enfin arriver à montrer que les deux êtres sont indéfectiblement liés et complémentaires pour l’assurance d’un véritable équilibre social », a-t-il souligné.
Pour Miline Azor, médiathécaire de l’AFG et coordonnatrice de l’activité, une telle initiative tient un double intérêt. « En plus de la célébration d’une journée consacrée aux luttes pour l’égalité entre les deux maillons d’une même chaîne, c’est aussi une occasion de mobiliser l’intelligence de tout un chacun vers la nécessité de ne plus avaliser un conflit sans merci entre les hommes et les femmes.», a-t-elle mentionné.Pour elle, être féministe, ne se résume pas à l’aversion. Elle est plutôt convaincue que les efforts doivent être orientés vers une solution qui ne serait autre que la mise en symbiose des deux parties. « Il s’agit d’un problème d’éducation. », a-t-elle poursuivi, tout en invitant les espaces de socialisation à faire de leur mieux pour transmettre les strictes valeurs aux jeunes en leur inculquant que les hommes et les femmes, tout en étant égaux en droit, sont appelés à cohabiter au sein d’une même famille ou dans la société pour garantir la complémentarité.
« Je n’ignore pas les résultats des grandes luttes pour l’égalité entre les hommes et les femmes. Je crois tout de même que d’autres efforts doivent être consentis pour qu’un autre regard puisse être projeté sur la question », a déclaré Ingride Guerrier, responsable d’évènements culturels au sein de l’AFG. « La question du sexe faible et du sexe fort ne doit plus être de mise. Et les individualités doivent être mises de côté. La complémentarité devrait être la résultante de toutes les relations humaines », a-t-elle conclu.
Des artisans ont aussi apporté leur contribution à cette fête. Entre sandales, spiritueux et rafraichissants, un beau régal a été offert aux visiteurs qui n’ont surtout pas manqué de manifester leur plaisir (re)découvrir notre grande richesse artisanale.