Par Walner Olivier
La couleur et la créativité des artisans ont fait briller le carnaval national de Jacmel, les samedi 15 et dimanche 16 février 2020, pour sa 28ème édition.
Une forte délégation d’autorités politiques venues de Port-au-Prince, ont également pris part aux festivités. Le Président de la République, Jovenel Moïse, et sa femme Martine Moïse, le Premier ministre Jean Michel Lapin, et des membres du gouvernement, ont assisté au lancement officiel du carnaval de Jacmel, par le Comité du Carnaval National, de concert avec la Mairie de Jacmel.
Le PM Lapin, le Président Jovenel Moïse et la première Dame, Martine Moïse./Photo: Infolive
Les troupes de danses se sont défilées sur l’Avenue Barranquilla en présentant des chorégraphies d’une pluri-esthétique. Les performances des mardi-gras, les mariages des couleurs, se sont réunis pour former cette beauté de langages divers. La compétence des artisans a pesé lourdement et positivement sur la réalisation de ce train culturel. Certaines de leurs productions, par des touches originales, ont constitué un musée de savoirs attirant grand nombre de visiteurs vers Jacmel. La dimension des quelques œuvres en papier mâché a révélé le niveau de création de ces artisans.
L’ambiance carnavalesque des professionnels de danse a conduit les carnavaliers dans un univers de plaisir. La contemplation des prestations de la troupe Club Explosion, du Ballet Grand Soleil et d’autres groupes ont suscité les sens pour une jouissance visuelle. Les images, les déguisements, soutenus par des prestations de danseurs ont fleuri l’Avenue Barranquilla de la phosphorescence de leurs couleurs. Des artisans du masque ont transporté les spectateurs dans un monde imaginaire. Des visages effrayants ont recréé la beauté exceptionnelle des mascarades. Seul lieu où le plus laid est beau.
La reine du carnaval et le Maire de Jacmel./Photo: Infolive
Certains groupes masqués ont innové cette année en augmentant leur niveau de création. Les artisans de l’association CARESEM ont attiré les regards sur des masques représentant la vie des «indiens » en Amérique, la traversée des Africains « esclavagisés », par un bateau géant en papier mâché. Le nègre marron a été aussi placé comme référent pour comprendre, de manière chronologique, le parcours de ce devenir qui est Haïti. Chacun des spectateurs, à partir de sa plongée visuelle pour une contemplation des œuvres, pouvait y déchirer un discours et puiser une signification. Car ces produits du carnaval sont considérés comme un discours dialogique. Ils interpellent implicitement à une conversation.
Ce carnaval de Jacmel est un lieu de spectacularisation de ces quelques beaux masques. Elaborées d’une forte dextérité, les œuvres se sont imposées pour que Jacmel soit toujours cette Ville créative et artistique de l’UNESCO depuis 2014. Cette manifestation artistique est devenue une œuvre ouverte à lire comme image discursive dans la culture du pays.
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