Par Valéry Gérôme
« 12 comme les douze coups de midi /12 comme les signes du zodiaque /12 comme les douze apôtres /12 comme les douze chevaliers de la table ronde /12 comme les douze mois de l’année …/La douzaine serait une invention de l’une des plus grandes civilisations humaines, mais aujourd’hui sur une terre en péril : la Mésopotamie, l’actuel Irak »
Après environ un mois d’activités (réparties en projections, exposition et spectacles) en amont de la 17e édition du festival 4 Chemins, on a procédé, lundi 23 novembre, au lancement officiel de ce grand événement socioculturel qui met en avant les arts haïtiens autour du thème 12, symbole de résistance du peuple haïtien et de sa capacité à se relever.
La cérémonie s’est déroulée en présence de plusieurs acteurs du secteur culturel tels que : Jean Emmanuel Jacquet, écrivain et titulaire de la Direction Nationale du Livre (DNL); Reto Nigg, ambassadeur de Suisse; Emmanuel Adjovi, représentant de l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF); François Balais, Directrice de l’Institut français en Haïti et Mme Stéphanie Saint Louis, représentante du Ministère de la Culture et de la Communication.
Du 23 novembre au 5 décembre, tout un chacun est invité à partager son angle de vue et participer amplement au dialogue autour de la ville. Lequel dialogue axé sur la résilience dont font montre les Haïtiens, cette force intérieure qui permet de se relever après une chute et de réorienter la direction de ses trajectoires.
» C’est un faux lancement, rétorque Guy Régis junior en souriant, » nous avons déjà commencé le festival, il y a quelques semaines de cela. On a entamé une première partie animée par des conférences et des lectures scéniques, maintenant nous sommes au lancement officiel qui sera composé de spectacles, chaque année nous nous sommes toujours inquiétés par la situation du pays, on se demande est ce que le festival aura lieu, nous sommes à la 17e édition, c’est jusqu’ici une grande réussite », déclare M. Régis.
Françoise Blaise, l’actuelle directrice de l’Institut Français en Haïti, a aussi placé son propos. « Guy Régis Junior est arrivé dans ma ville en 2005, explique-t-elle, je partais pour parcourir le monde et maintenant on s’est recroisés en Haïti alors je dis » Tout chemin mène à Haïti », mentionné-t-elle, saluant chaleureusement la volonté des artistes et l’adhésion des partenaires du festival.
« Déjà dix ans que le chiffre 12 nous observe, dix ans depuis que nos cerveaux sont menacés par le purgatoire, je félicite l’association du festival théâtre quatre chemins d’avoir répondu à cet événement triste, souligne Emmanuel Adjovi, représentant de l’OIF. « aujourd’hui je suis ici en tant que représentant de l’OIF parce que l’OIF sait que le théâtre est un canal idéal pour exprimer la douleur d’un peuple traumatisé par 12 cloches d’un séisme amer, la 17e édition du festival théâtre Quatre Chemins ouvre 12 portes d’espoirs pour Haïti ».
Mme. Stéphanie Louis, représentante du Ministère de la Culture et de la Communication est de ceux.celles qui manifestent de l’intérêt pour le ce que représente le festival ainsi que l’empreinte du nombre 12. « Nous jouons le rôle d’acteur de notre vie sur la scène d’Haïti; 12 est un nombre qui nous rappelle de ce que nous sommes en tant que peuple, 12 ne devrait pas être un symbole dévastateur, 12 devait être un nombre pour nous apprendre à relever les défis et nous inspirer de l’esprit rassembleur véhiculé par le théâtre », souligne-t-elle.
En cette occasion, l’assistance a pu se délecter d’un beau menu artistique dont une performance signée Sterlin Tataille et des prestations musicales élégamment servies par Wooly Saint-Louis Jean et compagnie.