Par Lord Edwin Byron
La production du livre autant que sa circulation est chez nous un pari. Cependant bien des jeunes acceptent de s’y engager. Produire des livres reste et demeure, pour cette jeune entreprise lancée en mars 2018, un élément essentiel dans tout processus de construction de l’être. L’être haïtien en particulier, c’est ce qui les motive sans nul doute. Entre autre, le staff opte pour une belle concurrence en matière éditoriale. Entretien avec Christ-Fallin Oralus, directeur général des Editions de la Rosée.
« Normalement, tout le monde connait des difficultés dans le domaine de la publication en Haïti, même les éditions qui se croient être les meilleures »
Tant d’écrivains sont restés en marge. Les critères les écartent. Les Éditions de La Rosée proposent un autre cadrage à ce que produisent les jeunes venus des milieux non encore cernés par ceux qui se disent à la recherche des vrais talents.
« Il y a beaucoup d’écrivains et de bons jeunes écrivains. Nous nous sommes dit, qu’il serait très utile de créer une proximité, de faciliter certains jeunes ou certains textes qui valent la peine d’être lus. Ces jeunes produisent. Ils créent. Ils ont tant à partager à la scène littéraire en Haïti. »
La vraie mission des Éditions de La Rosée est de distribuer des valeurs pouvant doter à l’humanité le sens de la vie trop longtemps laissée aux oubliettes, le sens de la solidarité et aussi l’engagement à promouvoir le travail éditorial en Haïti.
« Nous nous voyons assez forts et motivés pour assurer la relève. Les générations comme celles de Roumain et d’Alexis qui aujourd’hui sont considérées comme figures emblématiques en ce qui a trait à la divulgation des messages de solidarité à travers le monde. Notre but est d’être une denrée utile à la société. »
Objectifs: Influencer ou/et supporter la production des oeuvres littéraires conformes à une mission: être utile à la société; et par la suite les distribuer partout dans le monde.
Les premières publications proviennent de la “Collection Jacques Roumain” contenant environ 10 titres dont « Mizè pawòl » de Joaner-Gelin Sulface, « Pwa grate » de Jessica Nazaire, « Bonbon siwo » de Christ-Falin Oralus, « Ti koze bò lanmè » de Selmy Accilien, » L’éternité des cathédrales » de Adlyne Bonhomme, « Lawouli » de André Fouad et « Deux mots, trois poènes » de Peter Cénas.
« En terme de distribution, on peut tenir le coup et continuer avec le travail puisque certains jeunes ont engagé leur adhérence en dépit des grandes difficultés auxquelles se heurte le pays. En fait, ils n’ont besoin que l’assistance des concernés dans l’application d’une bonne politique du livre en Haïti s’il y en a une. »
Les éditions de la Rosée optent de faire autrement, c’est à dire contribuer à la valorisation du métier d’éditeur et en même temps, former des jeunes qui sont intéressés à ce maillon incontournable de la chaîne du livre.
« C’est pour cela qu’on se lie avec l’OAPE qui est une institution visant à projeter un regard critique sur les profesionnels de l’édition. En Haïti, il faut exiger une école où l’on peut apprendre à devenir éditeur. Les auteurs, il faut les gérer. Il faut avoir des réseaux de distribution. Il faut aussi influencer la lecture dans les milieux scolaires, professionnels et universitaires puisque sans lecteurs, il est superflu de parler de distribution. »