Par Valéry Gérôme
Le 22 octobre 2020, l’organisation Plan International Haïti a lancé une campagne pour l’accès et l’utilisation des services « Santé et Droits sexuels et reproductifs »(SDSR), dans la localité de Ghantier et Croix-des-Bouquets. Douze jeunes gens parmi lesquels 11 filles ont été choisis pour mener à bien cette campagne, visant à sensibiliser les adolescent.es. autour de l’enjeu des choix qui vont affecter leur avenir. Cette campagne de formation et de sensibilisation, déroulée sur le thème « M ap planifye lavi m pou demen m ka miyò », s’est étendue sur une période de deux mois et a pris fin au début du mois de janvier 2021.
Suivant l’enquête de mortalité, morbidité et utilisation des services (EMMUS), 73% des femmes n’ont reçu aucune information sur les méthodes contraceptives. En Haïti, le sexe ainsi que les sujets corollaires sont tabous au sein des familles. Voilà ce qui sert de motivation à Plan International Haïti dans le cadre de ses campagnes de sensibilisation et de formation. Ce sont là des occasions pour former les jeunes et les aider à jouir pleinement, mais aussi sainement de la sexualité.
Les douze jeunes choisis dans le cadre de cette campagne n’ont pas caché leur joie ainsi que leur satisfaction d’avoir pris part à une telle initiative. « Après deux mois de formation, je peux dire que j’ai appris beaucoup de choses et je me prépare déjà à les partager avec les jeunes de mon quartier », témoigne Fabina Jean Marie.
En Haïti, les grossesses précoces sont très fréquentes, les jeunes ne prennent pas conscience de ce qui pourrait leur arriver et leur naïveté joue souvent contre eux. « Cette formation m’a permis de prendre conscience des ces enjeux et m’a aidé à mieux cerner les bienfaits du sexe ainsi que les dangers qui peuvent en découler. »
Plan International Haïti, dans cette série de formation avait certainement visé les jeunes filles et les jeunes Femmes, mais les responsables n’ont pas non plus négligé la gent masculine. Karl-Andy Clarens Bernard, 18 ans, fut le seul homme parmi les 12 bénéficiaires. Encouragé par son père, il a pris activement part à ces mois de formation et de sensibilisation, sous l’égide de Plan International Haïti. « M pa regrèt m te patisipe ; se yon bèl eksperyans, se yon nouvo aprantisaj ki fè m vin pi responsab ke janm te ye déjà » déclare-t-il. Conscient de sa vulnérabilité, à son âge Karl-Andy croit que la majorité des hommes sont souvent attirés par l’aspect physique des jeunes Femmes, et foncent tête baissée dans des relations qu’ils ne maitrisent pas vraiment. Voilà pourquoi le jeune homme promet de partager ces nouvelles connaissances sur le sujet avec ses amis.
D’un autre côté Dina Jean, l’une des bénéficiaires du projet, croit que ce n’est pas toutes les fois où les parents sont fautifs. « Les jeunes, par folie ou curiosité tombent dans des pièges et les conséquences sont parfois irréversibles », affirme-t-elle.
Ces jeunes se donnent à présent pour mission de partager ce qu’ils ont appris durant ces deux-mois avec leur entourage et essayer ainsi de freiner les dégâts qui peuvent en découler à cause d’une certaine ignorance de la part des jeunes. En outre, PIH se met à la disposition de ces jeunes bénéficiaires tout en continuant à les motiver à avoir un comportement sexuel responsable, et à mieux se préparer pour demain.
Les 12 jeunes bénéficiaires de ce projet sont:
Fabina, Brondcy, Galineda, Dashka, Mikerline, Karl-Andy Clarens, Dina, Stalina Linecée, Youseline,Ruth et Wideline.