La question de la détention préventive prolongée a toujours constitué un problème majeur pour le système judiciaire haïtien. Presque la totalité des commissaires de gouvernement des différentes juridictions du pays en ont déjà fait leur première priorité. Certains ont piteusement échoué dans cette tentative de dépouiller les prisons des personnes en faveur desquelles des ordonnances ont été rendues ou qui ont déjà purgé leurs peines alors que d’autres essaient du mieux de leur capacité à améliorer la situation.
En dépit des controverses liées à la problématique de la détention préventive prolongée, il n’en demeure pas moins que le cadre physique dégradant et inhumain de nos prisons à travers le pays est d’autant plus grave et requiert une attention soutenue des autorités compétentes. Car, certains espaces carcéraux, comme le Pénitencier national à Port-au-Prince, s’apparentent beaucoup plus à des cachots d’un temps révolu qu’à de véritables établissements de correction respectueux tant soit peu de la dignité humaine.
«Prizon pa fèt pou chen» dit justement l’adage créole. Que les autorités qui en ont la responsabilité aujourd’hui décident une fois pour toute de résoudre ce problème avec célérité car personne ne peut prévoir ce qu’il adviendra demain.