Par Coutechève Lavoie Aupont
©Photo : Coutechève Lavoie Aupont
Je ne sais pas pourquoi, mais j’ai tendance à croire fermement que le beau est ailleurs. Hors de nous. Loin de la routine et du déjà fait. Je vois le beau aussi comme quelque chose qu’on peut toucher. Respirer. Rencontrer. Je suis persuadé également qu’on ne connait jamais assez un pays. Le sien surtout. Souvent on est complexé de trop l’aimer. De l’avoir enfui jusqu’à la moelle épinière. Du coup, on prend la mauvaise habitude de ne pas vouloir aller plus loin que cette idée superficielle qu’on se fait du pays et de l’amour aussi.
Qu’est-ce que l’amour s’il ne nous ouvre pas les yeux sur d’autres possibilités? D’aimer une ville par exemple. Ou un paysage. Un point d’eau. En dehors de toutes les conventions et les canons prescrits ou imposés, l’amour est immersion. Voyage. Partir et voir. Ce n’est pas s’oublier. Se déguiser. Se cacher entre quatre murs. Stagner. Se recroqueviller.
Je suis inquiet quand partir n’est une option toujours à portée de main. Je perds de moi si je reste trop longtemps au même endroit. Au point de piquer des crises de toutes sortes. On ne peut pas tuer le temps en faisant du surplace. De la quotidienneté. Je voyage pour tuer le temps et vivre du coup.
Ainsi, je veux créer des souvenirs qui m’habiteront éternellement. Des histoires et des images plein la tête, je veux pouvoir traverser sans fallir les vicissitudes de la vie de tous les jours. Certains diront de moi fou, nomade ou touriste. Pieds poudrés, je décide de vivre ce pays et sa beauté à l’excès. Je veux être toujours suppris par le nom d’une localité. Resté croit devant les courbes d’une rivière dont le nom connu de tous ne figure nulle part dans les livres de géographie.
Demain je pars voir d’autres horizons.