Par Marie Alice Théard
Une brise légère au coude de la rue s’accorde le loisir d’emprunter les ruelles embaumées de mélasse et de sucre de ma mémoire
Pareils á des épaves arrivées lá par hasard dans le vagabondage des pas de mon chemin de vie
S’y attardent les ajouts et les repentirs
Les énigmes et les mystères en route pour le sfumato de l’oubli
Il n’y a ni vainqueurs ni vaincus au fil des rencontres flirtant avec mes souvenirs
Tout ce qui était essentiel à mes yeux de vingt ans devient futilité
Se voile la densité de mes vertiges amoureux et de mes débordements accomplis
Dans le cimetière de mes bonnes intentions
Se module le chapelet ininterrompu des erreurs commises et des trains ratés
S’égrainent les idylles avortées et les passions inassouvies
Sous l’ombrelle des reniements et des recommencements
Se rassemblent les critiques incisives les silences complices
L’affection complaisante les notes discordantes et les amours absentes
S’y côtoient les amitiés fanées et les souffrances infligées par les rêves indéchiffrables
Échoués sur les rives de mes ajouts de bonheur inépuisable
Tous ces tumultes prennent le chemin de l’ardoise exposée sur la passerelle des vents souffleurs de mes extravagances et de mes obsessions
Mes fantaisies contraires se vouent à mes promesses d’été et leurs priorités
L’énergie source de mon éternité se trouve mêlée á l’instant où demain se conjugue dans la fourgue du présent
S’enflammant à l’incandescence du sentiment d’urgence du nouvel amant
Age d’or poussière d’argent de mes jours où tout se métisse dans l’air de l’amour
Toujours téméraire hardie éprise de liberté et de renaissance je chante la joie de ressourcer mon âme dans l’ondoiement d’un regard
(août 2013)