Par Agar Christophanie Estève
La troupe théâtrale Thédu20 et l’École Normale Supérieure(ENS) ont réalisé, le vendredi 14 février 2020, un hommage au poète Georges Castera, au local de la faculté.
Thédu20, qui vient de souffler sa première bougie dans l’industrie du théâtre, a salué la mémoire de Castera et célébré le précieux héritage du poète, symbolisant plus de 20 ans de production.
Il s’agit aussi, pour la troupe, de dire au poète que « ce matin encore, les rues collectent des lots d’ossements », « […] Les cadavres sont encore pleins de violence » (Voix de tête) », « Bal la kwaze ak kat ti katkat ki te chita ap etidye (Gate priyè) ». Il s’agit enfin de rappeler qu’aujourd’hui encore « Gen nèg se mete yo mete yo lan tè san bwat pich pin, san soulye, san brezo (Plon gaye) ».
Pour Jean Marc Édouard, directeur artistique et metteur en scène de ce spectacle, c’est non seulement une manière de montrer l’engagement chez Castera mais aussi d’exhorter les gens à embrasser le combat du poète. Il présente Castera comme un modèle à suivre. La qualité de sa production dans les deux langues, française et créole, et surtout sa grande contribution à la promotion de la langue maternelle des Haïtiens. Selon Jean Marc Édouard, Castera réclamait une condition humaine égalitaire et nous inspire par cet engagement.
Thédu20 a donc joué, chanté, dansé Castera, faisant un tableau de la réalité, devant un public réceptif. A travers ce que Roland Barthes appelle théâtralité, les comédiens avec le support du metteur en scène, Rolando Etienne, et des jeunes de la troupe Palto Vanyan, ont sublimé notre imaginaire haïtien.
Pour réaliser cette créativité, le chanteur Wooly Sain-Louis Jean a mis sa touche avec sa voix et sa guitare, pour soutenir ce spectacle en mémoire du poète, soit 22 jours après sa mort. Georges Castera Fils a en effet souhaité que son art finit dans le coeur de l’homme.