La cinquième édition du festival international de film sur l’environnement se deroulera du 6 au 11 octobre 2020 dans un contexte sanitaire inédit lié à la pandémie du Coronavirus. Cette année le festival Cinécolo Haiti fait une fois de plus écho dans notre société dans la perspective de prendre en compte l’état lamentable de l’environnement haitien. La programmation est assez riche : débats et rencontres, projections de films et excursions seraient axés sur la mer et le litoral haitien en particulier. D’où le thème de cette année : « Et si on s’occupait de la mer ».
Initialement prévu pour le mois de juin, le festival CINECOLO a été reporté selon les dires de Messerne Sagesse initiateur de l’activité en raison de la crise sanitaire de la Covid-19. La cinquième édition se déroulera du 6 au 11 octobre 2020. Dans un entretien accordé à Sibelle Haïti, Messerne Sagesse dit « l’homme vert », a expliqué qu’il a une équipe hypermotivée à offrir un événement plus diversifié et plus adapté à notre public afin de continuer à tailler notre place incontournable dans le milieu culturel et environnemental haïtien. « Nous avons apporté pas mal de changement dans l’organsiation du festival cette année. D’entrée de jeu, notre première nouveauté est la délocalisation de nos activités vers les villes (côtières) de province. Le comité organisateur du festival sera divisé en deux branches qui s’occuperont chacune de l’organisation des activités sur deux régions à savoir : Le grand-Nord (Saint-Marc, Gonaïves, Cap-Haïtien, Limonade, Port-de-Paix, Saint-Louis-du-Nord), le Grand-Sud (Cayes, Port-Salut, Jérémie, Jacmel et Marigot) tout en maintenant quelques projections et conférence à Port-au-Prince. Au total, 12 villles seront bénéficiaires du festival de cette année. »
Plus loin il a expliqué que le festival mettra à l’honneur la mer et le littoral haïtien afin de sensibiliser les autorités étatiques et le peuple haitien sur les problèmes environnementaux. « Nous sommes partis d’un constat et ce n’est plus un secret pour personne en Haïti: la mer, dans les milieux urbains, se transforme en dépotoir et le littoral fait office de toilettes publiques. Les ressources halieutiques font l’objet d’une exploitation à outrance. La biodiversité marine est sur le point d’être effondrée. Le cinéaste haïtien Arnold Antonin a si bien décrit cet état de fait avec sa caméra à travers son dernier film « Ansi parla la mer » qui nous sert de source d’inspiration et de motivation pour le thème du festival de cette année. D’ailleurs, ce documentaire sur la mer et le litorral haitien sera le film phare du festival et sera projeté dans toutes les villes bénéficiaires. Donc, cette nouvelle édition de CINECLO est un bon prétexte pour tirer la sonnette d’alarme afin d’amener la population notamment les habitants des côtes à mieux découvrir cette beauté naturelle trop longtemps méconnue et maltraitée dans l’indifférence totale des politiques publiques. C’est affreux de constater qu’une population habitant une île puisse avoir un rapport aussi préjudiciable à la mer. Je crois que la solution doit passer d’abord par l’éductation et la sensibilisation à tous les niveaux de la société. C’est exactement la mission cardinale du festival CINECOLO-HAITI. C’est pourquoi il faut encore le rappeler qu’il y aura une pléiade d’activités telles que, conférences-débats, visites guidées, ateliers, projections de films documentaires traitant des thématiques liées à l’environnement, etc. Et durant tout le festival et ce n’est pas tout, car il y aura la journée de la mer et du littoral, nétoyage des plages, la soirée caribéenne pour consolider notre coopération réginonale avec la Guadeloupe à travers nos deux partenaires : Direction de l’Environnement, de l’Aménagement et du Logement (DEAL) et le Terra festival. »
Il faut rappeler que La cinquième édition de CINECOLO-HAITI sera réalisée sous la présidence d’honneur de Jean WIENER, expert en biologie marine et lauréat du prix Goldman de l’environnement (2015), le prix le plus prestigieux dans le domaine de l’écologie. Récipiendaire de la médaille de Chevalier de l’Ordre national du Mérite agricole de l’Ambassade de France en Haïti, en mars 2020.
Par ailleurs, l’écologiste Messerne Sagesse pense que malgré les nombreux efforts consentis de part et d’autre, la crise environnementale d’Haïti est loin d’être prise en charge. “La raison est bien simple c’est parce que l’environnement est le cadet des soucis de nos dirigeants. Je suis persuadé que l’avenir du pays restera toujours sombre tant que l’écologie ne constitue pas le socle des politiques publiques.”