Par Kervens Brice
Wismy Faustin est un jeune peintre de 18 ans. Né à Petit-Goâve, il est élevé dans une famille chrétienne. Il déclare souvent qu’il aurait pu choisir autre chose que la peinture, mais c’est cette dernière qui l’a choisi. Il ne vit que pour la peinture.
Seulement en classe de NS3, Wismy Faustin ne passe pas incognito dans les médias de la place. Pour lui, la peinture est une forme de combat, c’est la vie. Entre œuvres abstraites et réalistes, il semble se confirmer dans cette nouvelle génération petit-goavienne qui se bat pour la renaissance de l’art à travers la cité.
Déjà entre 7 et 8 ans, on retrouvait les talents de peintre chez le jeune Wismy Faustin. Même si, selon lui, les menaces d’expulsion n’étaient pas rares dans les écoles qu’il fréquentait. Pour cause : les gravures sur les murs et les bancs. Mais, c’est à l’âge de 15 ans que la peinture a réellement émergé en lui. C’est à cet âge qu’il a commencé à peindre ses premiers tableaux.
Inspiré de peintres comme Roody Saintila et le grand contemporain Jean Michel Basquiat, l’artiste a fait voir son génie dès ses premières oeuvres. Sa toute dernière et remarquable peinture est une démonstration qu’il a vendue aux enchères le jour même : un tableau qui laissa stupéfaits les gens présents au local du Café Péroni, au soir de l’exposition annuelle « La vie en couleur », dont il est lui-même l’un des principaux initiateurs. Une exposition qui visait à faire la promotion de la peinture en général, en particulier celle de la cité soulouquoise.
Wismy est un artiste à plein temps, illustrateur à l’édition « Cri écrit», sculpteur, du reste, il est aussi poète. Wismy avoue qu’il n’est pas loin de signer son premier recueil, une façon, dit-il, de continuer à embrasser l’art. Il ne se voit pas seul sur le chantier et veut impliquer d’autres jeunes de sa génération.
Il prévoit bientôt, accompagné d’autres artistes, de faire des formations sur la peinture dans sa cité.
« Dans le cadre des formations, les jeunes des couches défavorisées sont pour moi une cible parfaite », déclare-t-il. « C’est une façon pour moi de retourner le bien des formations que j’ai suivies avec mon grand frère Evelt Faustin (également peintre), et d’autres personnalités importantes à mes yeux.»
Il faut souligner que Wismy ne manque pas d’ardeur quant à sa lutte: « Moi je me bats pour une société où les peintres pourront vivre par l’art, pour l’art, en toute liberté de création et sans discriminations sociales à leur égard ». Cet aspect de sa lutte a fait les remous lors de la deuxième édition de « la vie en couleur ». Chez Wismy, chaque tableau est en effet une arme, une nouvelle opportunité de dénoncer l’exploitation, et redonner de l’espoir au monde.
Wismy est né avec des doigts de fées, une grande promesse. Il vient de lancec un appel aux autorités pour leur dire que la jeunesse n’a besoin que de soutien pour assumer sa place dans le monde de demain.