Par Valéry Gérome
L’écrivaine Yanick Lahens est intervenue sur la langue créole, le mardi 4 février 2020, au local de l’IERAH/ISERSS, autour du thème: « La langue créole: pour une recherche entre complexité et jubilation ». Un public composé en majorité d’étudiants a fait le déplacement.
« Aujourd’hui, la langue créole jouit d’un statut de centralité unique dans la Caraïbe. Ceci est le résultat d’un long processus qui ne peut être appréhendé, saisi, hors de la prise en compte d’une formation sociale originelle », a affirmé Yanick Lahens qui a fait un plaidoyer pour la langue créole tout en démontrant la place qu’elle occupe dans notre société et toute la complexité autour.
Yanick Lahens a souligné l’ampleur du travail réalisé autour de la langue créole, depuis les pionniers jusqu’à avoir des auteurs comme Franckétienne et Georges Castera. Cependant, « l’évolution a été lente dans les écoles », a-t-elle reconnu, tout en souhaitant que cela puisse définitivement changer, car « la littérature créole bouge beaucoup ».
Pour le prix Femina 2014, le parler de la langue créole revêt aussi d’un aspect social, ou mieux, genré. “L’Antropologue Jaques André, avec ses analyses, a démontré qu’il y avait une coupure dans la langue; les garçons peuvent s’exprimer en créole, les filles non. Mais, avec l’évolution de la langue, il y a toute une théorie qui a heureusement démenti cette tendance”.
L’auteur a également attiré l’attention de l’assistance sur la nécessité de traduire quelques textes de notre littérature en créole. « Si j’avais le talent de Georges Castera je pourrais déjà traduire des milliers de livres » a-t-elle regretté.
Yanick Lahens a tenu à féliciter les auteurs haïtiens des deux genres qui défendent encore le créole, que ce soit dans leurs textes ou à travers leur vécu. “La transcendance de l’écriture est universelle” a-t-elle ajouté, avant de mettre un terme à son intervention.